L'association de prévention Enipse réagit face aux accusations de l'extrême droite contre la tenue d'une réunion d'information sur les questions LGBT+ dans un lycée
Le délégué départemental du parti d’extrême droite Reconquête ! de l'Aude s'en est pris à une réunion d'information dans un lycée de Castelnaudary, accusant les organisateurs de « propagande LGBT+". L'association de prévention Enipse vient de réagir.
Les attaques verbales et les menaces de l’extrême droite sont de plus en plus fréquentes contre en particulier des enseignant·es (voir la récente tribune en soutien à la philosophe Sophie Djigo). Dans cette affaire, sous la pression du parti d’Eric Zemmour Reconquête ! une sortie par un lycée de Valenciennes auprès des migrants à Calais a dû être annulé par le rectorat début décembre, avant que ce dernier ne porte plainte conjointement avec l’enseignante.
Une démarche similaire a été entreprise par le délégué départemental de l’Aude de Reconquête !, qui s’en est pris via un communiqué à une réunion d’information organisée le 5 décembre dans un lycée de Castelnaudary. Cette réunion, ouverte à tou·tes, programmée dans le cadre du Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté de l’établissement, portait “sur les spécificités LGBT+ et les conséquences sur la vie quotidienne et la scolarité”. Une psychologue du CeSaMe (Centre de Ressources en Santé Mentale LGBT+), créé par l’Enipse à Toulouse, avait prévu de prendre la parole.
Dans son communiqué, le délégué de Reconquête dénonçait la “propagande LGBT+” et n’avait pas peur de dénoncer le risque “d’un possible fichage de l’orientation sexuelle des élève”s inscrits à cette réunion !
Le droit d’exister pour tou·tes
Pour l’association de prévention Enipse, la coupe est pleine et par la voix de son directeur national, Antonio Alexandre, l’association rappelle, dans un communiqué diffusé le 8 décembre, que c’est la mission du CeSaMe de promouvoir le droit d’exister pour tou·tes. Cette mission consiste « à participer à l’éducation par l’information et la sensibilisation de tou-te-s pour l’égalité des personnes LGBT+ avec le reste des citoyens, loin de tout prosélytisme. »
Le communiqué poursuit : “Au lendemain du 1er décembre, date anniversaire de la lutte d’une communauté qui a porté un combat sanitaire contre le VIH, qui profite à l’ensemble de la société tant dans le droit des patients que dans la protection de tous, l’ENIPSE […] déplore cette réaction politique haineuse et manipulatoire, qui va jusqu’à vouloir associer une action d’éducation à la santé et la citoyenneté à un risque de fichage lié à l’orientation sexuelle, triste souvenir d’un Etat français collaborationniste, antisémite et pénalisant l’homosexualité.”
Joint par téléphone, Antonio Alexandre nous confirme que la réunion a bien eu lieu au lycée Germaine Tillon, avec le soutien des équipes pédagogiques. Une quarantaine de personnes étaient présentes.
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