Indétectable = intransmissible : une nouvelle étude d'ampleur confirme l'efficacité du traitement contre le VIH chez les gays
L'étude Partner2, dévoilée cette semaine à Amsterdam dans le cadre de la Conférence internationale sur le sida, vient à nouveau confirmer l'efficacité du traitement antirétroviral dans la non transmission du VIH chez les gays.
U=U. Pour celles et ceux d’entre vous qui ne connaissent pas encore la signification de cette équation, le second volet de l’étude Partner qui vient d’être dévoilé est l’occasion d’une séquence de rattrapage. En effet, la première étude Partner avait mis en lumière en 2016 que sur 56 000 rapports sexuels sans préservatifs dans des couples sérodifférents (un.e séropositif, l’autre séronégatif.ve), quand le ou la partenaire séropositif.ve était sous traitement depuis assez longtemps pour que sa charge virale soit indétectable, aucune transmission du VIH n’avait été observée. D’où le U=U, pour « Undetectable = Untransmissible » en anglais, soit « Indétectable = Intransmissible » (comprenez : charge virale indétectable = virus intransmissible).
Cette semaine, en pleine Conférence internationale sur le sida à Amsterdam, les résultats de l’étude Partner2 sont venus conforter les premières données positives de 2016. Car si l’effectif des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes était relativement faible dans Partner1, explique VIH.org, cette fois ils sont au cœur de l’étude.
Zéro transmission
783 couples masculins dans 14 pays européens différents, 75 000 rapports sexuels sans préservatif avec à chaque fois un partenaire séropositif sous traitement depuis quatre ans et dont la charge virale est indétectable et un partenaire séronégatif qui n’a pas pris la PrEP. Résultat : zéro transmission. Zé-ro. Seul bémol : 15 personnes ont découvert leur séropositivité, mais 11 d’entre elles ont indiqué avoir eu une relation sexuelle non protégée avec un autre partenaire. Des tests ont mis en évidence que ces cas de transmission ne sont pas le fait du partenaire régulier.
« Le temps des excuses est terminée »
« Avec ce nombre de rapports par an et par couple, si la charge virale des partenaires séropositifs n’avait pas été indétectable, nous aurions dû constater, selon les statistiques, environ 500 contaminations chez les partenaires séronégatifs passifs », a indiqué la chercheuse Alison Rodgers (University College London). « Il faudrait, pour ces couples, avoir des rapports sexuels pendant 419 ans pour qu’il y ait la possibilité d’une contamination », a-t-elle précisé, non sans ironie, dans des propos rapportés par VIH.org. Et de conclure : « Cette étude prouve définitivement que “Indétectable = intransmissible”. Le temps des excuses est terminée. Quand vous êtes sous ARV (antirétroviral), vous ne transmettez plus le virus. »
Pour en savoir plus sur U=U et le fait d’avoir une charge virale indétectable, Komitid vous recommande cette super vidéo de prévention avec la fantastique Courtney Act et réalisée par les Néo-zélandais (en anglais sans sous-titres) :
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