« Le Festival Hétéroclite est l'occasion de donner une place aux imaginaires et aux cultures LGBT+ et féministes »
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Komitid a interviewé le directeur de la rédaction d'Hétéroclite, Stéphane Caruana, sur le programme de la première édition du festival à Lyon.
A Lyon, le week-end du 26 et 27 novembre va vibrer des voix de huit auteur·rices et chercheur·euses autour de thématiques qui agitent les communautés LGBT+ et féministes en Italie et en France.
La première édition du Festival Hétéroclite s’annonce passionnant et met à l’honneur un pays européen, l’Italie. Parmi les thématiques mises en lumière, citons trois moments forts : « Imaginaires gays : vers un renouveau des motifs », « Récits des(t)inés en transition », « Fééries et réenchantements : écologies queers, sororité et nouvelles formes de mobilisation ».
Komitid a interviewé le directeur de la rédaction d’Hétéroclite, Stéphane Caruana, sur le programme du festival.
Komitid : D’où est venue cette idée de lancer ce festival d’Hétéroclite ?
Stéphane Caruana : Cela faisait un moment qu’Hétéroclite souhaitait trouver une façon nouvelle de s’investir dans la vie culturelle locale. Or, il n’existait pas de festival littéraire LGBT+ et féministe à Lyon et, vu notre implantation dans la ville depuis 2006 et le fait que nous soyons également une maison d’édition en plus d’un organe de presse, il nous est apparu judicieux de s’y coller.
Pourquoi avoir mis à l’honneur l’Italie pour cette première édition ?
Nous avons commencé à penser au festival avant le Covid. Mais suite au confinement, et à la fermeture temporaire des frontières, nous avons décidé de mettre un pays voisin à l’honneur afin de rouvrir symboliquement la voie aux idées progressistes en Europe. Or, il nous est apparu que la littérature contemporaine italienne sur les sujets LGBT+ est peu connue en France, alors même que ces questions traversent la société italienne, que des projets de loi étaient dans les tuyaux. C’était évidemment avant l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni et de Fratelli d’Italia, son parti héritier du fascisme. Ce bouleversement politique n’a fait que renforcer notre choix de donner de la visibilité aux voix LGBT+ et féministes italiennes qui doivent désormais lutter contre un gouvernement d’extrême-droite.
« Le livre LGBT+ et féministe est indéniablement un vecteur de l’histoire de nos communautés »
Ce festival est-il aussi une façon de répondre au besoin de se parler, en dehors des réseaux sociaux ?
C’est évidemment une façon de recréer du lien, de sortir le débat du virtuel pour lui redonner ses lettres de noblesse, sortir de l’invective et de l’immédiateté. Mais le Festival Hétéroclite est l’occasion de donner une place, en plein centre ville, aux imaginaires et aux cultures LGBT+ et féministes et d’ouvrir des perspectives queers sur la façon d’appréhender le monde et de faire société.
Pourquoi le livre LGBTI+ et féministe est-il vital dans la culture LGBTI+ ?
Et pourquoi le livre est-il vital dans la culture en général ? Je ne pense pas qu’il faille établir des hiérarchies entre les supports culturels. Mais le livre LGBT+ et féministe est indéniablement un vecteur de l’histoire de nos communautés, une source de témoignages, un reflet de la diversité des courants de pensée qui les irriguent. Et c’est un support qui coûte moins cher à fabriquer que le cinéma ou le théatre par exemple, on y laisse donc plus facilement s’exprimer des voix alternatives, hors des logiques de rendement. C’est d’ailleurs également pour cela que l’on offre une place au DIY et à l’auto-édition dans le festival.
Festival Hétéroclite, Rencontres autour du livre LGBT+ et féministe, les 26 et 27 novembre, au Palais de la Bourse, à Lyon.
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