Privées de maison de retraite pour cause de lesbophobie, ces vieilles amoureuses ripostent
Le cas de ce couple de lesbiennes américaines confronté aux violences faites aux personnes LGBT+ sénior est malheureusement loin d'être un cas exceptionnel. La question du « vieillir LGBT+ » est de plus en plus pressante pour la communauté.
Pas d’âge pour la lesbophobie. Ensemble depuis déjà quarante printemps et mariées depuis 2009, Bev Nance (68 ans) et Mary Walsh (72 ans) comptaient finir leurs vieux jours ensemble dans une communauté de retraite, auprès de leurs amis, dans le Missouri. En 2016, le couple de lesbiennes avait déposé une caution de 2000 euros pour une maison dans le Friendship Village, dédié aux séniors, à Sunset Hills. Mais leur dossier vient d’être rejeté par cette résidence car leur demande n’est « pas conforme au règlement ». Traduction ? La politique de cette communauté de retraite ne permet qu’aux couples hétéros de s’y installer, car seule « l’union d’un homme et d’une femme, comme (…) dans la Bible » est valable, rapporte Pink News.
« Nous voulons vieillir ensemble »
Choquée et attristée par cette nouvelle, Mary Walsh a confié toute sa déception au site américain : « Nous ne devrions pas être empêchées d’accéder au logement et aux soins dont nous avons besoin ». Une fois le coup au coeur digéré, le couple de lesbiennes a retroussé ses manches, résolu à ne pas se laisser faire contre cette lesbophobie crasse.
Accompagnées par le Centre National pour les Droits des Lesbiennes (NCLR) et l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), entre autres soutiens de renom, les deux femmes ont porté plainte contre le village invoquant une violation du Fair Housing Act et du Missouri Human Rights Act, qui garantissent une protection contre ce type de discriminations.
Vieillir dans la contre-allée : une question urgente partout dans le monde
Le cas de Mary et Bev est choquant, mais hélas, loin d’être isolé. De plus en plus d’associations se penchent sur la question du « vieillir LGBT+ » ces dernières années, dénonçant des discriminations pour les couples gays et lesbiens dans les établissements de retraite et de soin généralistes, ainsi qu’un « retour dans le placard » pour les vieilles personnes queer coupées du milieu pour avoir la paix. Pour faire face, plusieurs initiatives apparaissent ici et là comme celle de Samantha Flores, militante trans historique au Mexique, qui a ouvert une maison de rertaite pour vieux et vieilles LGBT+ début 2018, à l’âge de 85 ans.
En France, un label dédié à cette problématique a été mise en place au mois de juin 2018, grâce aux efforts de l’association GreyPRIDE, soutenue par le Conseil de Paris. Des formations seront également mises en place pour l’accueil des personnes LGBT+ vieillissantes en établissements généralistes. Plus récemment, Stéphane Sauvé -militant LGBT+ et ancien directeur d’Ehpad- s’est lancé dans le vaste projet de monter une « Maison de la Diversité pour séniors LGBT ».
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expat
Je suis francais et je vis en Suède. Marié et papa de 3 enfants. Notre famille est devenue famille d’accueil pour une femme lesbienne de 72 ans, et nous sommes très heureux de l’avoir parmi nous, et nos enfants aussi. La vieillesse fait peur, mais notre pensionnaire nous apporte tellement de choses (sa joie de vivre, son expérience de la vie). Nos enfants l’adorent, ils la considèrent comme leur mamie.