Y aura-t-il une Pride à Saint-Pétersbourg en 2018 ?
Les militant.e.s LGBT+ de la deuxième ville la plus peuplée de Russie souhaitent organiser une marche des fiertés en dépit de la répression exercée sur tout ce qui dépasse du cadre « un papa, une maman » au pays de Poutine. Mais l'administration veille à l'ordre public... ou cishétérosexuel.
Depuis 2010 et malgré la loi sur la « propagande homosexuelle » de 2013 (interdisant de présenter les orientations sexuelles et identités de genre « non-traditionnelles » devant des personnes mineures), la Pride de Saint-Pétersbourg résiste et persiste. En 2018, elle est annoncée pour ce samedi 4 août. Le mot d’ordre ? « Ты Можешь », soit « tu peux ». Un message fort, alors que les activistes queer qui tentent d’organiser une nouvelle fois cet événement attendent à tout moment un refus d’occuper l’espace public de la part de l’administration du gouverneur de la ville, Georgy Poltavchenko.
Sur sa page Facebook, l’organisateur de la Pride de Saint-Pétersbourg et coordinateur de l’association Alliance hétéro et LGBT pour l’égalité (Альянс гетеросексуалов и ЛГБТ за равноправие) Aleksei Nazarov a indiqué avoir déposé 6 propositions de parcours différentes, afin de maximiser les chances d’une autorisation. Dans ses requêtes administratives, il a annoncé attendre un maximum de 600 personnes à l’évènement. Optimiste, il a également fait part de son intention d’organiser un événement le 4 août 2018, quoi qu’il arrive, autorisation ou non, « de quelque manière que ce soit ».
Le militant n’a bien sûr pas manqué de rappeler que depuis 2010, la plupart des Marches des fiertés n’ont pas été autorisées par la municipalité et qu’en 2013, les activistes qui étaient venu.e.s au rendez-vous avaient été violenté.e.s par des LGBTphobes puis arrêté.e.s par la police. Sur la page Facebook de la Pride saint-péterbourgeoise, un militant a d’ailleurs récemment reposté les clichés de ces affrontements, afin de rappeler que c’est un risque encouru quotidiennement par les personnes LGBT+ en Russie qui ont l’outrecuidance de quitter le placard.
Saint-Pétersbourg, siège de la résistance queer en Russie ?
Pour la 10 année consécutive également, le Queerfest (КвирФест) aura lieu à Saint-Pétersbourg. Flamboyant et militant, ce festival qui avait accueilli 1200 personnes sur 14 événements en 2017 aura lieu du 20 au 30 septembre prochain dans le fief de Vladimir Poutine et de sa « bande de Saint Pét‘ ». Dans les revendications comme dans la fête, les personnes LGBT+ de Russie continuent à tenir tête à l’homophobie d’État qui règne, confortablement installée entre le Kremlin et le patriarcat de Moscou qui marchent main dans la main.
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La communauté LGBT+ russe souhaite organiser une pride pour exprimer ses revendications, notamment au regard de la politique actuelle dans ce pays. Cela est d’autant plus courageux et fort d’organiser une marche des fiertés là-bas. Au passage, la marche des fiertés n’est pas une simple “parade”, quand on connaît son histoire.
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reaction
Et pourquoi devrait’il en avoir une ? Est-ce un obligation que de voir cette parade dans toutes les villes ?