L'homosexualité n'est "pas une maladie" : le Vietnam rappelle à l'ordre ses soignants
"Ne considérez pas l'homosexualité, la bisexualité, ou la transidentité comme une maladie", a écrit le ministère, après des signalements de médecins se targuant de pouvoir les soigner.
Le ministère de la Santé du Vietnam a demandé aux médecins et aux soignants de ne pas discriminer les patients LGBT, dont l’orientation sexuelle ou de genre n’est “pas une maladie”, dans une directive bien accueillie début août par les défenseurs de cette communauté.
“Ne considérez pas l’homosexualité, la bisexualité, ou la transidentité comme une maladie”, a écrit le ministère, après des signalements de médecins se targuant de pouvoir les soigner.
“L’homosexualité ne peut être “soignée”, n’a pas besoin “d’être soignée” et ne peut pas être altérée”, a précisé le document diffusée la semaine dernière, qui a appelé le personnel soignant à être “respectueux”.
Le Vietnam est considéré comme relativement progressiste sur les questions LGBT (lesbien, gay, bi, trans), par rapport à certains autres pays d’Asie, mais les clichés erronés sur l’orientation sexuelle ou de genre restent répandus.
Dans certaines écoles du pays, des enseignants apprennent à leurs élèves que l’homosexualité est une “maladie mentale”, a déploré en 2020 le rapport de l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch.
Des jeunes de la communauté LGBT sont parfois emmenés par leurs parents à l’hôpital pour y être “soignés”, a décrit à l’AFP Nguyen Thi Kim Dung, du Centre de soutien pour les initiatives de développement de la communauté, une association impliquée sur ces questions.
D’autres voient leur rendez-vous médicaux annulés ou doivent répondre à des questions discriminantes lors de ceux-ci, a-t-elle continué.
Ce texte est “la reconnaissance officielle pour la communauté LGBT qu’elle a le droit d’aller dans les établissements de santé et qu’elle a le droit d’être traitée de la même manière”, a-t-elle expliqué.
Si l’interdiction du mariage des couples de même sexe a été officiellement levée en 2015, la loi reconnaissant légalement une telle union se fait encore attendre. Tout comme une loi, promise depuis longtemps, légalisant les changements de genre.
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