Variole du singe : la vaccination élargie aux groupes les plus exposés
La Haute autorité de santé a donné son feu vert vendredi 8 juillet en milieu de journée pour élargir la vaccination à des populations prioritaires, en particulier les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes trans et les travailleur·euses du sexe.
Lors d’un point d’information organisé vendredi 8 juillet par le ministère de la Santé, Lise ALTER, Directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation de la Haute Autorité de Santé (HAS), a annoncé ce que beaucoup réclamait depuis plusieurs semaines.
La vaccination préventive contre le monkeypox va en effet pouvoir commencer la semaine prochaine. Depuis le début de l’alerte en mai dernier, seuls les cas contacts de personnes atteintes par le monkeypox (variole du singe) pouvaient bénéficier du vaccin. À ce jours, plusieurs centaines de vaccination ont été réalisées.
Mais la HAS a défini des publics prioritaires à cette vaccination. La HAS recommande qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus. Il s’agit de :
- Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et personnes trans, multipartenaires
- personnes en situation de prostitution
- professionnels des lieux de consommation sexuelle (bars avec backroom, saunas, etc.)
Elle peut être envisagée au cas par cas pour les professionnels amenés à prendre en charge les personnes malades. C’est donc un grand pas qui vient d’être franchi par la Direction générale de la Santé, preuve que cette flambée est prise très au sérieux. Mais pour l’instant, à une question posée par Komitid, la réponse est nette : il n’est pas question de vacciner l’ensemble des HSH.
Les deux vaccins utilisés sont dit de 3ème génération. Il s’agit de Invamex et Jynneos, produits par le même laboratoire. Ces vaccins sont sûrs, avec des effets secondaires classiques : douleur appoint d’injection.
Le vaccin est en deux doses à 28 jours d’intervalle. Trois doses sont nécessaires pour les personnes très immunodéprimées. Pour celles et ceux qui auraient eu une vaccination dans l’enfance (avant 1980 environ), une dose est suffisante.
Durant ce point presse, Santé publique France a indiqué qu’à ce jour, 721 cas ont été confirmés en France, dans toute les régions mais beaucoup de cas ont été diagnostiqués en Ile-de-France. Ce sont principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes qui sont touchés. L’âge médian est de 35 ans. Il y a eu 7500 cas déclarés dans 55 pays, donc la dynamique est forte dans le monde.
La prise en charge des personnes atteintes est aujourd’hui mieux documentée. Il existe également un traitement, le Tecovirimat, un traitement de première intention bien toléré. En cas de lésions, ne surtout pas prendre d’anti-inflammatoire. Il existe des gels à mettre sur les lésions en particulier sur les parties génitales. Sur la douleur, le paracétamol est le traitement de référence.
Durant le point presse, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a souligné le travail important sur l’information mené avec les associations et en particulier avec Aides, Sidaction, Enipse, Act Up-Paris.
Enfin, à partir de mercredi 13 juillet, un numéro vert sera mis en place : 0801 90 80 69.
Pour toute information sur la variole du singe, consultez le site de Sexosafe.
Pour les infos sur la vaccination, consultez les sites des Agences régionales de santé qui vont mettre à jour les données.
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