Aux Etats-Unis, les démocrates se mobilisent pour les droits des personnes LGBTI+
La révocation par la Cour Suprême de l'arrêt Roe v. Wade garantissant l'accès à l'avortement fait craindre aux démocrates une attaque des droits des personnes LGBTI+. Le parti de Joe Biden tente de se mobiliser pour éviter une telle situation.
Jeudi 30 juin, à la fin de la conférence de presse clôturant le sommet de l’OTAN à Madrid, Joe Biden a déclaré être en faveur de l’abolition de la règle de la” super-majorité” au Sénat (60 voix sur 100), afin d’inscrire dans la loi le droit à l’avortement.
Cette prise de position du président américain intervient dans le sillage de l’abrogation par la Cour Suprême de l’arrêt Roe v. Wade et de la suppression du droit fédéral à l’avortement.
Une lecture “littérale” de la Constitution
Cette décision de la Cour Suprême est motivée par une lecture dite “littérale” de la Constitution. Les six juges conservateurs ont estimé que le droit à l’avortement n’étant pas écrit explicitement dans la Constitution, il n’était pas un droit inaliénable.
Mais derrière la déclaration de Joe Biden, le droit à l’avortement n’est pas le seul droit en jeu. Pour le président des Etats-Unis et la majorité démocrate, la suppression de la règle de la “super-majorité” permettrait également de protéger d’autres droits, en particulier ceux des personnes LGBTI+, d’une nouvelle décision de la Cour Suprême.
En effet, dans un avis complémentaire à la décision d’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade, le juge conservateur Clarence Thomas a affirmé que la Cour Suprême devait également réexaminer d’autres arrêts dont celui légalisant les relations entre personnes de même sexe (arrêt Lawrence v. Texas) et celui autorisant le mariage pour tous (Obergefell v. Hodges)
Le 14ème amendement au centre d’une bataille juridique
Ces deux arrêts reposent sur le 14ème amendement de la Constitution américaine qui garantit le droit à la vie privée. Dans ces deux cas ainsi que dans celui de Roe v. Wade, la Cour Suprême avait estimé que ces droits relevaient de la sphère privée et que, conformément au 14ème amendement, l’Etat n’avait pas à s’immiscer dans la vie privée des citoyen·es américain·es.
Ainsi, le mariage pour tous et la légalité des relations entre personnes de même sexe pourraient être reconsidérés comme vient de l’être le droit à l’avortement.
Pour éviter une telle situation, Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, a récemment fait allusion à la possibilité d’une législation codifiant le droit des couples de même sexe de se marier de telle manière à ce que le mariage pour tou·tes soit inscrit dans la loi.
Celle qui qualifie la Cour suprême « d’extrémiste » considère que « les démocrates doivent poursuivre leur combat pour étendre la liberté en Amérique ».
Cette inquiétude qui monte dans le camp démocrate, est justifiée par les récentes déclarations de plusieurs représentants républicains qui ont publiquement accordé leur soutien à la démarche de Clarence Thomas de réévaluer les arrêts de la Cour Suprême ayant reconnu des droits aux personnes LGBTI+.
Parmi eux, le procureur général du Texas, Red Paxton, a déclaré qu’il défendrait la loi d’interdiction de la sodomie de son Etat « si la Cour Suprême était amenée à suivre les remarques de Clarence Thomas ».
Il a également suggéré qu’il serait à l’aise avec le fait de soutenir une loi interdisant les relations homosexuelles intimes. « Mon travail est de défendre la loi de l’état, et je continuerai à le faire » a-t-il conclu.
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