Cannes : la Queer Palm revient au film pakistanais "Joyland"
"C'est un film extrêmement fort, qui représente tout ce que nous défendons", a déclaré la réalisatrice Catherine Corsini, présidente de l'édition 2022 de la Queer Palm à Cannes.
Le film pakistanais Joyland, le premier de ce pays en sélection officielle à Cannes, s’est vu décerner vendredi soir la Queer Palm, récompense LGBTI+, par le jury présidé par la cinéaste française Catherine Corsini.
“C’est un film extrêmement fort, qui représente tout ce que nous défendons”, a déclaré la réalisatrice à l’AFP. “Ce film va retentir dans le monde entier. Partout où il y a des interdits de l’homosexualité”.
Premier long-métrage de Saim Sadiq, présenté à Un certain regard, Joyland balaye tous les clichés qui courent en Occident sur la société pakistanaise et traite d’homosexualité refoulée et de personnes trans établies, avec le personnage de Madame Biba, une meneuse de revue ambitieuse et haute en couleur.
Le film conte l’histoire d’Haider (Ali Junejo), fils cadet d’une cellule familiale vivant sous l’autorité du patriarche. Sa femme travaille, pas lui, ils n’ont pas encore d’enfant et on sent bien qu’il déçoit son vieux père, en n’épousant pas les contours virilistes en vigueur.
Il finit par trouver un emploi comme danseur dans un cabaret dont les stars sont des artistes transgenres, et tombe sous le charme de l’une d’entre elles, Biba.
“Dans Joyland, il n’y a aucune caricature. Il y a de beaux personnages, qui sont complexes et réalistes. On a été bouleversé par ce film, et très heureux de le primer”, a souligné Catherine Corsini, qui avait remporté la Queer Palm l’an dernier pour La Fracture.
La Queer Palm du court métrage a été attribuée à Shuli Huang pour Will You Look at me, de la Sélection semaine de la critique
Créée en 2010 par le critique Franck Finance-Madureira, la Queer Palm récompense chaque année un film et des courts métrages traitant des thématiques LGBT, queer ou féministes, parmi toutes les sélections cannoises.
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