Pédopornographie : la sénatrice PS Laurence Rossignol interpelle crûment le gouvernement
Laurence Rossignol estime que ces vidéos tombent sous le coup de la loi pour « apologie de la haine, apologie des crimes de guerre, incitation à la haine raciale, viol en réunion, proxénétisme, homophobie ».
« Ce sont de vrais viols, les tortures sont de vraies tortures » : la sénatrice PS Laurence Rossignol a interpellé mercredi le gouvernement avec des mots très crus sur la lutte contre les images pédopornographiques accessibles sur internet.
« Il y a une dizaine de jours, l’association Osez le féminisme a procédé à 200 signalements de milliers de vidéos pornographiques dont au moins la moitié d’entre elles sont en infraction au code pénal », a indiqué la sénatrice lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement, prévenant que ses propos risquaient de choquer.
Et de citer « apologie de la haine, apologie des crimes de guerre, incitation à la haine raciale, viol en réunion, proxénétisme, homophobie », après avoir donné une série d’exemples d’intitulés de vidéos, accessibles selon elle sur internet.
« Quelles suites ont été données aux signalements qui ont été faits à Pharos ? (portail officiel de signalements de contenus illicites sur internet, ndlr). Combien de vidéos retirées et combien de sites fermés ? », a interrogé l’ancienne ministre des Familles.
Selon Laurence Rossignol, « seule la lutte contre le terrorisme est réellement traquée sur le net ».
« Si une vidéo montrait un violeur en train de sodomiser une femme en criant “ allah akbar, à mort les kouffars ”, je n’ai pas de doute que dans l’après-midi elle serait retirée, mais s’il viole une femme en disant juste “ salope ”, cette vidéo restera indéfiniment sur le net », a-t-elle affirmé.
« Je veux m’inscrire en faux sur le deux poids deux mesures qui existerait », a répondu la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, défendant l’action du gouvernement dans la lutte contre la pédopornographie, avec notamment, en 2021, « 310 enquêteurs formés à l’enquête notamment sous pseudonyme ».
« Nous avons reçu en 2021 20 000 signalements relatifs à des contenus pédopornographiques adressés à Pharos », a-t-elle précisé, rendant hommage aux gendarmes chargés de la traque sur internet, qui « toute la journée prennent en pleine figure ces images, ces vidéos ».
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