A Paris, dernier défilé pour le designer Virgil Abloh lors de la Fashion week
Malgré le casse-tête sanitaire et l'incertitude qui pèse, la Semaine de la mode à Paris opte massivement pour les défilés physiques, désormais diffusés en direct ou doublés de présentations numériques.
La Fashion week, qui débute le 18 janvier « se présente bien dans le contexte qui est le nôtre », lance Pascal Morand, de la Fédération de la haute couture et de la mode, interrogé par l’AFP.
Près de trente marques, dont Courrèges et Issey Miyake, prévoient des présentations « en vrai » moins formelles que des défilés, auxquelles sont conviés journalistes et acheteurs.
Et sur les 76 maisons inscrites dans le calendrier officiel du prêt-à-porter homme, 17 organisent des défilés contre six en juin, dans un contexte sanitaire plus serein. Parmi elles, Dior, Hermès, Rick Owens et Y/Project, ainsi que Kenzo, avec à la barre son tout nouveau directeur artistique, le Japonais Nigo, célèbre dans le milieu du streetwear.
Dernière collection de Virgil Abloh
Louis Vuitton organise deux défilés jeudi pour la dernière collection de Virgil Abloh. Le créateur prisé des millenials et premier styliste noir à la tête d’une maison du luxe a été emporté en novembre par un cancer, à 41 ans.
Egonlab, marque française fondée il y a deux ans par Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, qui s’est fait connaître avec des vidéos artistiques, entre dans le calendrier officiel avec un défilé.
« Toutes les marques aujourd’hui ont envie de défiler », estime Florentin Glémarec. « Défiler à côté des grandes maisons qui nous ont beaucoup influencés, cela nous fait quelque chose ». « C’est excitant de pouvoir proposer une réelle expérience aux personnes qui nous suivent », renchérit Kévin Nompeix.
Pourtant, Egonlab « ne quitte pas à 100 % le côté numérique, on a un projet de NFT et de métavers (le futur monde virtuel sur lequel travaillent les géants du numérique) qu’on développe avec une startup en collaboration avec Crocs », le fabricant de sabots en plastique, ajoute Kévin Nompeix.
« Entre les deux feux »
Quant à la haute couture, évènement mode bi-annuel exclusivement parisien, qui se tiendra dans la foulée, du 24 au 27 janvier, 18 sur 29 maisons préparent des défilés, même si certaines reconnaissent que l’évolution de la situation sanitaire pourrait encore leur faire changer d’avis.
Le dîner du Sidaction, au profit de la lutte contre le sida, qui clôture traditionnellement la semaine de la haute couture, a été reporté à juillet.
Giorgio Armani a jeté un froid en annulant la semaine dernière ses défilés prêt-à-porter à Milan et haute couture à Paris, en raison de la nouvelle vague de Covid-19. Un air de déjà vu, car c’était le maestro de 87 ans qui avait été le premier à renoncer aux défilés au tout début de la pandémie, en février 2020.
« C’est leur choix », estime Pascal Morand. La Fédération synthétise les recommandations des administrations et « préconise » auprès des « référents Covid » de chaque marque des mesures comme le port du masque FFP2.
« On a appris à vivre avec le Covid », résume Pascal Morand et c’est l’« aspiration profonde » pour le physique qui l’emporte sur les contraintes sanitaires. « Le digital enrichit le physique, mais ne remplace pas l’émotion et le côté sensoriel du défilé ».
Jean Paul Cauvin, directeur de la maison de couture Julien Fournié, se sent lui « pris entre deux feux ». « On est frustré de ne pas défiler, mais j’espère qu’on ne va pas créer un nouveau cluster “ haute couture ” », affirme-t-il à l’AFP lors du tournage d’un film devant accompagner le défilé du 25 janvier.
« J’ai dû choisir un studio plus grand pour des raisons sanitaires, il faut qu’il y ait un mètre de distance entre les personnes assises ». Avec les mannequins testées positives après les castings, les ouvrières de l’atelier atteintes de Covid ce qui « retarde les collections » et la réglementation qui change toute le temps, « on doit prévoir beaucoup de scénarios », conclut-il.
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