Hausse des IST en France : les 15-24 ans particulièrement vulnérables
Santé publique France alerte sur la recrudescence des IST parmi les personnes âgées de moins de 25 ans et lance une campagne de sensibilisation à l'usage du préservatif.
Trois fois plus d’infections sexuellement transmissibles en quatre ans. Ce mercredi 18 juillet, Santé publique France a publié une étude alarmante qui souligne une forte augmentation des IST entre 2012 et 2016. Notamment en ce qui concerne le chlamydia, passé de 77 000 à 268 000 cas, et les gonocoques, passés de 15 000 à 50 000 cas en 2016, détaille France Info. Selon les informations traitées par 4 000 laboratoires d’analyse, les personnes les plus touchées par cette recrudescence des IST seraient les âgé.e.s de 15 à 24 ans, en particulier les jeunes femmes.
En cause, selon le Florence Lot, responsable de l’unité VIH-sida, hépatites B et C et IST chez Santé publique France ? Plus de partenaires, usage du préservatif non-systématique, mais aussi de plus nombreux dépistages : « la forte augmentation des diagnostics de ces infections constatée en 2016 peut être due à plusieurs facteurs. Elle peut s’expliquer tout d’abord par une sous-estimation des cas diagnostiqués en 2012 mais aussi par une intensification du dépistage et l’amélioration de la sensibilité des tests utilisés et enfin, par l’augmentation de l’incidence de ces IST elles-mêmes », précise-t-elle.
L’éducation sexuelle sur toutes les lèvres
Sur les réseaux sociaux, ces chiffres (qui rappellent la sonnette d’alarme tirée en 2016 sur le grand retour de la syphilis) suscitent de nombreuses réactions. On pointe notamment des dysfonctionnements dans la manière dont les cours d’éducation sexuelle sont, ou non, dispensés dans les établissements scolaires.
Il faut dire qu’ONUSIDA publiait le même jour des chiffres invitant à redoubler de vigilance quant à la progression du VIH en France, avec le constat suivant : « un long chemin reste à parcourir ».
Des données qui seront sans doute un facteur décisif dans la démarche de Marlène Schiappa, qui a annoncé son projet de mettre la pression aux collèges et lycées afin qu’ils appliquent la loi exigeant trois séances d’éducation sexuelle annuelles dès la rentrée 2018.
En ligne, plusieurs membres du corps enseignant n’ont pas manqué d’interpeller la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes, verbalisant leur inquiétude de voir cette fanfaronnante annonce rester lettre morte sans la mise à disposition de moyens concrets sur le terrain.
Une campagne de prévention à destination des moins de 25 ans
En réaction, Santé prévention France lance une nouvelle campagne de sensibilisation au préservatif pour les jeunes : « Un préservatif ça peut te sauver la vie. Gardes-en toujours sur toi ». Elle se décline sous forme de life hacks (des simili tutos), montrant en quoi les capotes peuvent sauver dans bien des situations outre le sexe, façon MacGyver. Objectif ? Ancrer l’idée que le préservatif est « un objet protecteur du quotidien », a expliqué Lucile Bluzat, responsable de marketing social Santé sexuelle chez Santé publique France dans le communiqué de l’organisation sanitaire.
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