Caricature homophobe de Macron et du préfet de police : deux « gilets jaunes » comparaîtront pour outrage
Les deux mis en cause avaient été interpellés et placés en garde à vue samedi 20 novembre à la mi-journée.
Deux personnes venues au rassemblement parisien des « gilets jaunes » samedi 20 novembre seront jugées ultérieurement pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique, pour une caricature d’Emmanuel Macron, du préfet de police et du président américain, selon le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
Il s’agit, selon la préfecture de police, de la propriétaire et du conducteur d’une camionnette rose, installée au point de rassemblement à Bercy dans l’est de la capitale, sur lequel figurait un grand dessin mettant en scène dans des positions scabreuses Joe Biden, Emmanuel Macron et le préfet de police de Paris, Didier Lallement. Ce dernier a décidé de porter plainte, a précisé la PP.
Procès en avril 2022
Les deux mis en cause avaient été interpellés et placés en garde à vue samedi 20 novembre à la mi-journée. Ils ont reçu dimanche une convocation pour une audience ultérieure et seront jugés pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, selon le parquet de Paris.
Le procès de la propriétaire du camion aura lieu le 1er avril 2022, selon sa défense.
Surmontée de l’inscription « La sodomie en marche » avec en fond le drapeau français et des moutons, la caricature figure Joe Biden manipulant comme une marionnette le président de la République Emmanuel Macron avec le préfet de police.
Carole Pigaiani, propriétaire du camion, « nie avoir dessiné cette scène de sodomie entre Monsieur Macron et Monsieur Didier Lallement », ont rapporté ses avocats, Mes David Libeskind et Juan Branco, qualifiant d’« infondée » la poursuite pour outrage.
« Cette caricature s’inscrit dans le libre exercice de la satire et de la liberté d’expression », ont-ils souligné. « Suivant une jurisprudence constante de la CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme), l’outrage ne peut être retenu contre le chef de l’État ».
Selon eux, leur cliente, « présidente de l’association Exit-Life » ayant pour but « de lutter contre le suicide des jeunes LGBT », « circule régulièrement » avec son foodtruck en manifestation pour vendre à boire et à manger « au profit de son association », « les organisateurs le déclarant à la préfecture de police de Paris. »
Ils comptent par ailleurs déposer plainte pour harcèlement et discrimination, faisant valoir que depuis la nomination de Didier Lallement, les forces de l’ordre « bloquent toutes les semaines le camion rose avec un sabot, pour le faire sortir des manifestations. »
Le dessin a été réalisé sur une face latérale du foodtruck régulièrement présent sur les rassemblements de « gilets jaunes », qui ont célébré samedi un peu partout en France leur troisième anniversaire.
Vidéo de l’interpellation
La propriétaire de la fourgonnette a filmé son interpellation et l’a mise en ligne sur les réseaux sociaux. On la voit refuser de sortir du véhicule, jusqu’à ce que l’un des membres des forces de l’ordre brise une vitre pour ouvrir la porte et la faire descendre.
Le véhicule a été placé sous scellés dans l’attente de l’audience.
Le cortège parisien des « gilets jaunes » a rassemblé officiellement 2.000 personnes, avec quelques échauffourées sur le parcours. Ils étaient environ 2.400 dans le reste de la France, selon le ministère de l’Intérieur.
Avec l’AFP
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