Le pronom « iel » entre dans le dictionnaire Le Robert
Aux côtés d'autres termes nouveaux, le pronom personnel neutre de genre « iel » vient d'entrer dans le dictionnaire Le Petit Robert en ligne.
Le pronom personnel neutre de genre « iel » a fait son entrée dans le dictionnaire Le Robert en octobre 2021. Il a été accompagné de nouveaux termes liés à la pandémie de Covid-19 tels que « vaccinodrome », « antivax » ou « passe sanitaire ».
« Iel » et « iels », contraction de « il » et « elle », est un « pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive. On écrit aussi “ielle” ou “ielles” », écrit Le Robert. Ce terme permet d’inclure les personnes qui rejettent la binarité de genre et se veut être un équivalent au « they/them » neutre de l’anglais.
« On a constaté que ce mot prenait de l’ampleur et nous l’avons intégré », précise Marie-Hélène Drivaud, lexicographe au Robert, au Figaro. « Tous nos dictionnaires sont inclusifs depuis plusieurs années ».
Le média explique que le nouveau terme est pour le moment soumis à une période probatoire mais devrait apparaître sur la version imprimée du dictionnaire pour l’édition de 2022. Le Robert a justifié son choix, assurant que la langue française « ne doit stigmatiser personne ».
De nombreux·ses politiques se sont insurgé·es contre cette décision, en particulier à La République En Marche. Le député de l’Indre François Jolivet a été le premier à dénoncer l’ajout du pronom dans le dictionnaire, qu’il voit comme une nouvelle offensive du prétendu « wokisme ». « Le Petit Robert, dictionnaire que l’on pensait être une référence, vient d’intégrer sur son site les mots « iel, ielle, iels, ielles ». Ses auteurs sont donc les militants d’une cause qui n’a rien de Français : le #wokisme. J’ai écrit à l’Académie française », écrit-il sur Twitter.
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a cité le tweet du député LREM afin d’appuyer son propos. « Je soutiens évidemment la protestation de François Jolivet vis-à-vis du Robert. L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence », peut-on lire sur son compte.
À l’inverse, le ministre n’a pour le moment toujours pas réagi à la couverture de l’édition du 14 novembre du Figaro, intitulée « École : comment on endoctrine nos enfants. Antiracisme, idéologie LGBT+, décolonialisme… enquête sur une dérive bien organisée ».
Cette Une a été vivement décriée par de nombreuses associations d’enseignant·es, et considérée comme diffamatoire envers le corps enseignant. « La prochaine fois Le Figaro, plutôt que d’écrire un torchon pareil en ne récoltant que des témoignages anonymes non contredits, et en nous citant sans rien savoir de nos interventions, n’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravi·es de vous inviter à l’une d’elles et de mettre à votre dispo les très nombreux retours d’élèves & personnels scolaires montrant que, sur le moyen-long terme, elles permettent de faire reculer l’intolérance dans les établissements. Si c’est ça « l’idéologie LGBT+ », alors nous sommes fièr·es de la propager ! », a réagi SOS homophobie sur Twitter.
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