Agression transphobe à Orléans : « Il a peur de porter plainte car son état civil n'est pas à jour »
Le 13 juillet dernier, au soir, un jeune homme trans a été agressé aux abords d'une boîte de nuit d'Orléans. Au traumatisme de l'attaque s'ajoute aujourd'hui la peur de porter plainte.
Ce n’était pas la première fois qu’il les avait vus. Une semaine plus tôt la bande de garçons l’avait insulté dans les rues d’Orléans. « Sale gouine », « Sale PD », « Dieu te punira », des insultes qui atteignent alors Johan – jeune homme trans – au cœur. Et puis, dans la nuit du 13 juillet dernier, il rentre chez lui et passe devant le Nova Club, une boîte de nuit bien connue de la cité ligérienne.
La bande le reconnait et lui saute dessus. « Ils l’ont attrapé, lui ont donné des coups, projeté sur la route. L’un d’entre eux a tenté de l’écraser avec sa voiture », nous explique Mathilde, une camarade, qui comme lui milite aux Jeunes Communistes du Loiret. Johan s’engouffre alors dans une ruelle et attend une heure et demi sous une voiture, avant de rentrer chez lui en panique.
Peur de sortir, peur de porter plainte
Légèrement blessé, le garçon n’en est pas moins traumatisé : « il ne peut pas se faire à l’idée de sortir tout seul dans la rue », précise Mathilde. « Il n’a pas encore porté plainte car il a peur : son état civil n’est pas à jour, il a peur de ce qu’il pourrait vivre au commissariat ».
L’association Groupe Action Gay Lesbien 45 (GAGL) a tout de suite proposé son aide au jeune homme. Dans un communiqué, elle précise qu’elle a assisté trois personnes pour le changement d’état civil, cette année.
Un rassemblement sera également organisé par Les Jeunes Communistes du Loiret, jeudi soir 19 juillet, à 18h place de la République à Orléans pour soutenir le jeune Johan et toutes les victimes de la transphobie. Le Planning Familial et GAGL 45 ont été invités se joindre à l’action.