Quand des lesbiennes quittent la ville… et transforment la campagne
Dans les campagnes, les personnes LGBTI+ s’installent ou se réinstallent après des années en ville. Les lesbiennes, souvent invisibilisées, y font émerger des espaces de réflexions, de créations en se rassemblant en collectifs ou en créant des éco-lieux, rappelant parfois des utopies de retour à la terre. Témoignages.
« La campagne, née de l’ère paysanne, tombée en disgrâce durant l’ère de la modernité, redevient aujourd’hui un lieu de vie désirable. Les flux migratoires s’inversent progressivement en faveur des espaces ruraux », écrit Valérie Jousseaume dans son livre Plouc pride, un nouveau récit pour les campagnes. Mais quelle place prennent les personnes LGBTI+ et particulièrement les lesbiennes dans ces espaces ?
Car grandir à la campagne en étant LGBTI+ n’est pas toujours simple. Et beaucoup prennent le chemin de la ville pour militer, découvrir la communauté et s’approprier des espaces queers. Pourtant, les lesbiennes ont investi les campagnes bien avant l’exode urbain actuel, comme le souligne la journaliste Clémence Allezard dans Sortir les lesbiennes du placard pour l’émission LSD de France Culture. Elle y met en lumière les communautés de femmes dans les campagnes, qui se sont installées dès les années 70. Ces communautés sont encore très présentes aux États-Unis et ont fortement contribué à la culture lesbienne, analyse Heather Jo Burmeister dans sa thèse Documenting the Lesbian Land Communities of Southern Oregon, publiée en 2013.
Aujourd’hui le chemin des villes est parfois délaissé pour le milieu rural. Plusieurs collectifs se forment, notamment entre agricultrices, comme les Bonnes Débrousailleuses qui a organisé la première marche des fiertés en Aveyron en mai 2021. Mais s’installer en ruralité peut également présenter quelques écueils, notamment au niveau des rencontres amoureuses, ou de la solitude queer.
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