Accusée de transphobie, la députée britannique Rosie Duffield renonce à participer au congrès du Labour
Une députée travailliste britannique, Rosie Duffield, a appelé lundi 20 septembre à en faire davantage pour la sécurité des femmes, après avoir renoncé à participer au congrès annuel de son parti d'opposition en raison de « menaces » de militant·es trans.
Rosie Duffield, une députée travailliste britannique dit avoir été menacée en ligne par certains groupes LGBTI+ pour des propos jugés transphobes, comme son opposition à la présence de femmes trans dans des espaces réservés aux femmes.
En conséquence, elle a décidé de ne pas se rendre au congrès annuel du Parti travailliste, principale formation d’opposition, organisée du 25 au 29 septembre à Brighton (sud de l’Angleterre), estimant que sa « présence irriterait » certains groupes y participant.
« Il est difficile de savoir à quel point il faut prendre au sérieux les menaces de gens qui les postent en ligne (…), mais elles sont assez horribles et je ne voulais pas me soumettre, ni d’autres personnes, à ce genre d’insultes », a-t-elle expliqué à la BBC.
« C’est un problème concernant tous les partis politiques, pas seulement les politiciens mais quiconque s’expose », a-t-elle ajouté. « Je ne sais pas ce qu’on peut faire, mais quelque chose serait bien ».
Rosie Duffield a dit vouloir rencontrer le chef du Labour, Keir Starmer, pour clarifier la position du parti sur le sujet des droits des personnes trans.
Le président de la Chambre des Communes, la chambre basse du Parlement, Lindsay Hoyle, a dénoncé dans un communiqué les menaces visant la députée et appelé les plateformes de réseaux sociaux à agir contre ces menaces, qui visent surtout des élues selon lui.
« Les parlementaires, qui ont été élus pour parler au nom de leurs électeurs, devraient pouvoir assister à leur propre conférence de parti sans crainte de préjudice. Trop de gens ont été ciblés pour leur opinion ou la fonction qu’ils occupent. Afin de protéger la démocratie, nous devons veiller à ce que les participants puissent le faire sans menaces d’intimidation », a-t-il déclaré lors d’une conférence samedi dernier.
Depuis son élection à la tête du Labour au printemps 2020, Keir Starmer tente de redresser l’image du parti, aux prises ces dernières années avec des accusations d’antisémitisme chronique et de culture d’intolérance, mais il peine à rallier l’aile très à gauche de la formation.
Avec l’AFP
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