Le jardin Monique Wittig inauguré dans le 14e arrondissement de Paris
Le 7 octobre dernier a été voté la dénomination « jardin Monique Wittig » pour un parc dans le 14ème arrondissement. Vendredi 17 septembre a lieu l’inauguration du jardin qui porte le nom de cette immense autrice et militante féministe et lesbienne.
Dès vendredi 17 septembre, le jardin de près de 1000m2 portera le nom de Monique Wittig, une autrice et militante féministe lesbienne française. Le projet de réaménagement de ce jardin situé au 3, boulevard Brune dans le 14e arrondissement de Paris a été voté le 7 octobre dernier.
D’après la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement, ce sera un « petit jardin triangulaire ombragé de beaux arbres et agrémenté d’une fontaine ». En son centre sera construit un bassin végétal, autour duquel se trouveront des pavés enherbés et un des murs le bordant sera végétalisé.
Monique Wittig, militante féministe et lesbienne française
Monique Wittig, née en 1935 et décédée en 2003, était une écrivaine, philosophe et militante féministe lesbienne française. Appartenant au mouvement matérialiste, elle était une des pionnières du mouvement féministe en France.
Son premier roman, L’Opoponax, sorti en 1964, a reçu le prix Médicis, avec le soutien de l’écrivaine Marguerite Duras. Ses autres œuvres majeures sont Les Guérillères, publié en 1969 ou Le Corps lesbien, sorti en 1973. Son essai La Pensée straight, présente pour la première fois une analyse politique sur l’hétérosexualité comme régime politique. Il a été publié en 1993 aux États-Unis et huit ans plus tard en France.
À partir de 1968, elle milite auprès de nombreux groupes qui formeront le « Mouvement de Libération des Femmes » (MLF). En mai 1970, elle rédige dans le mensuel L’Idiot International ce qui deviendra le manifeste du MLF « Combat pour la libération de la femme ».
Monique Wittig a participé à la création du groupe des Féministes Révolutionnaires en 1970, rebaptisé les Gouines Rouges l’année d’après. Il s’agit du premier groupe lesbien constitué à Paris.
Monique Wittig quitte la France pour les États-Unis en 1976, accompagnée de sa compagne Sande Zeig. Elle a souhaité s’exiler, estimant qu’elle était invisibilisée des combats féministes français en raison de son homosexualité. Elle y a enseigné le français et les études féministes dans de nombreuses universités américaines prestigieuses, où elle est reconnue comme une pionnière des études du genre.
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