Nouvelle-Zélande : le gouvernement de Jacinda Ardern présente un projet de loi pour interdire les thérapies de conversion

Publié le

La Nouvelle-Zélande a présenté vendredi 30 juillet un projet de loi pour interdire les thérapies de conversion. Cette mesure faisait partie des promesses de campagne de la Première ministre, Jacinda Ardern.

Jacinda Ardern nouvelle-zélande
Jacinda Ardern, la Première ministre de la Nouvelle-Zélande en 2019 - Alexandros Michailidis / Shutterstock

Vendredi 30 juillet, la Nouvelle-Zélande a présenté un projet de loi qui vise à interdire les thérapies de conversion.

Lors de sa campagne de réélection en octobre 2020, la Première ministre Jacinda Ardern avait promis d’interdire cette pratique. « C’est un exemple parlant où un élément de notre système permet une activité assez dommageable, ce qui dans la Nouvelle-Zélande moderne ne devrait tout simplement pas se produire  », avait-elle alors déclaré au média LGBTI+ néo-zélandais Express,

Jacinda Ardern avait alors expliqué : « Nous avons besoin d’élus au parlement pour adopter des lois. Donc, ce à quoi je m’engage, c’est que si nous sommes capables de former un gouvernement, ce sera à notre ordre du jour. J’engagerai nos élus pour y parvenir et j’espère que d’autres partis au parlement le soutiendront ».

« Si la Nouvelle-Zélande a un parlement qui ne nous donne pas ces élus, je ferai ce que je peux pour toujours la faire passer, quoi qu’il en soit », ajoute la Première ministre.

Le projet de loi se calque sur le modèle de législations similaires dans d’autres pays, afin d’assurer la sécurité de la communauté LGBTI+ néo-zélandaise.

Si la législation est votée, toute pratique qui vise à changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre de toute personne de moins de 18 ans ou de toute personne ayant une « capacité décisionnelle altérée  », sera désormais illégale. Tout·e practicien·ne s’exposera à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à cinq ans s’il ou elle continue de proposer ces services.

« Les pratiques de conversion n’ont pas leur place en Nouvelle-Zélande moderne », a déclaré le ministre de la Justice Kris Faafoi dans des propos recueillis par Reuters. « Ils sont fondés sur la fausse croyance que l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre de toute personne est brisée et a besoin d’être corrigée ».

« Les professionnels de santé, les dirigeants religieux et les défenseurs des droits humains », tant en Nouvelle-Zélande que dans le monde entier, « se sont prononcés contre ces pratiques comme étant nuisibles et susceptibles de perpétuer les préjugés, la discrimination et les abus » envers les personnes LGBTI+, ajoute-t-il.

Seule une poignée de pays – dont le Brésil, l’Équateur, l’Allemagne, Malte et Taïwan – a adopté une interdiction de la pratique des thérapies de conversion pour les mineur·es. En France, de nombreuses voix, menées par la députée LREM Laurence Vanceunebrock, demandent une loi afin d’interdire ces thérapies. La parlementaire a déposé sa proposition de loi 4021 en juin 2020, qui n’a toujours pas été rajoutée au calendrier de l’Assemblée nationale.

Le cabinet d’Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, soutient qu’elle est favorable à une loi. Selon une source parlementaire citée par l’AFP, cette loi pourrait cependant ne pas voir le jour sous ce quinquennat en raison de l’embouteillage parlementaire.