VIH : le secret des « contrôleurs » enfin découvert
Après des années de recherches, le mystère de ces personnes séropositives qui ne développent pas le sida, « contrôlant » le VIH, a été percé par des scientifiques. Et c'est une avancée majeure.
Voilà des années que les chercheurs travaillaient à comprendre le phénomène des « contrôleurs » du VIH, qui vivent avec le virus sans pour autant développer le syndrome d’immunodéficience acquise. Ces rares cas représenteraient la proportion de 2 personnes séropositives sur 1000 et n’ont été identifiés comme tels officiellement que depuis 2004. Quatorze ans plus tard, une équipe de l’Inserm et de l’institut Pasteur, aidées de l’université de Monash en Australie, ont enfin apporté des réponses, qui pourraient bien être décisives dans la lutte contre le VIH-sida, à ce secret. Florence Thune, présidente de Sidaction, n’a pas manqué de préciser sur Twitter que les équipes scientifiques en question étaient en partie financées par son association.
Le fonctionnement particulier des contrôleurs serait dû à aux récepteurs TCR des lymphocytes T CD4 (cellules immunitaires), qui chez elles et eux serait capable de reconnaître les antigènes du VIH et donc de lancer une riposte immunitaire pour se débarrasser des cellules touchées par le virus, ce que ne font pas les récepteurs TCR des autres personnes séropositives.
« Ce qu’on souhaiterait tester maintenant, c’est la possibilité de rendre contrôleur un patient qui ne l’est pas au départ »
Vers la fin des traitement actuels ?
Si comprendre le mécanisme des contrôleurs est si crucial, c’est que les scientifiques spécialistes du virus de l’immunodéficience humaine estiment pouvoir apprendre à contrôler la progression du VIH chez les personnes séropositives, empêchant la maladie de se développer.
Interrogée par Sciences & Avenir, l’une des co-auteur.e.s de cette importante étude, Lisa Chakrabarti, a déclaré : « Ce qu’on souhaiterait tester maintenant, c’est la possibilité de rendre contrôleur un patient qui ne l’est pas au départ. Car si les multi thérapies sont efficaces, elles sont à vie avec parfois de sérieux effets secondaires. De plus, certains patients développent une inflammation chronique ce qui peut mener à la longue à une plus grande fragilité osseuse ou à un risque accru de maladies cardiovasculaires ».
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