La Fifa et l'UEFA tapent du poing contre l'homophobie

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La commission de discipline de la FIFA a d'abord condamné la Fédération mexicaine pour des cris homophobes, puis l'UEFA a ouvert une enquête disciplinaire sur une banderole homophobe déployée à Budapest.

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Un ballon de football avec le rainbow flag - esfera / Shutterstock

La commission de discipline de la FIFA a condamné la Fédération mexicaine (FMF) à deux matches à domicile à huis clos et à une amende pour des cris homophobes à l’encontre des gardiens adverses, a annoncé vendredi 18 juin le président de l’instance.

« Nous avons reçu une sanction de la FIFA pour des cris entendus pendant le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de la Concacaf  », a expliqué Yon de Luisa, président de la FMF, en conférence de presse. Les faits remontent au mois de mars, lors de ce tournoi pré-olympique, dans les stades d’Akron et Jalisco à Guadalajara (Mexique), « particulièrement lors des matches contre la République Dominicaine et les États-Unis », a précisé Yon de Luisa.

Le Mexique a été plusieurs fois épinglé par la Fifa pour ces manifestations à caractère homophobe, et sanctionné d’amendes dont le total s’élève à plus de 350 000 dollars. Une procédure avait notamment été ouverte pour des faits similaires contre la Fédération mexicaine après le Mondial-2018 en Russie, survenus lors du match contre l’Allemagne au premier tour.

Le dirigeant de la FMF a prévenu que si de tels faits devaient se reproduire, « il existe un grand risque » que le Mexique soit disqualifié des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 et qu’il perde la co-organisation du Mondial-2026, que le pays accueillera aux côtés des États-Unis et du Canada.

Une banderole homophobe à Budapest

L’UEFA a annoncé dimanche 20 juin l’ouverture d’une enquête disciplinaire sur une banderole homophobe déployée à Budapest pendant Hongrie-Portugal (0-3) mardi, puis des cris de singe entendus samedi dans la tribune des ultras hongrois lors du match Hongrie-France (1-1).

L’instance européenne a nommé « un inspecteur éthique et disciplinaire  » pour enquêter sur « de potentiels incidents discriminatoires dans la Puskas Arena de Budapest  » lors de ces deux rencontres de la phase de poules de l’Euro, indique-t-elle dans un communiqué.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de l’UEFA a confirmé que les investigations concernant Hongrie-Portugal portaient sur une banderole homophobe dénoncée par le réseau anti-discrimination FARE, et signalée mercredi par le site The Athletic.

Concernant Hongrie-France samedi, il s’agit de cris de singe perceptibles par des personnes à proximité, mais pas par la grande majorité du stade, selon des témoins interrogés par l’AFP. Ils fusaient depuis le bas des tribunes des ultras hongrois, noyés dans le grondement des 56 000 supporters de la seule enceinte pleine de l’Euro.

Ces incidents surviennent alors que l’UEFA envisage de déplacer à Budapest les demi-finales et la finale prévues à Londres, si le gouvernement britannique n’accorde aucune exemption de quarantaine, selon des sources concordantes.

La Hongrie a adopté mardi un texte interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineur·es, suscitant l’inquiétude des défenseur·es des droits, alors que le gouvernement souverainiste de Viktor Orban multiplie les restrictions visant la communauté LGBTI+.

Avec l’AFP