« Un Printemps à Hong Kong » : un délicat « coming of age » tardif

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Ce film, d’une grande délicatesse est aussi passionnant dans ce qu’il raconte de la communauté LGBTI+ hongkongaise.

Yuen Ben et Po Tai dans « Un printemps à Hong Kong » - Epicentre Films

Quand Pak, chauffeur de taxi, et Hoi, retraité se rencontrent dans un petit jardin à Hong-Kong, rien ne laisse supposer que leur vie va changer.

Ces deux grand-pères ont construit leurs vies de famille et ont suivi (presque) à la lettre ce qui est attendu des hommes dans la tradition de l’île chinoise. Chaque pas qu’il vont faire l’un vers l’autre prendra la force d’un mini-bouleversement.

Grande délicatesse

Si le film, d’une grande délicatesse, dépeint avec un souffle tout printanier cet abandon au sentiment amoureux comme à la sensualité et aux émotions nouvelles, il est aussi passionnant dans ce qu’il raconte de la communauté LGBTI+ hongkongaise. Dans ce pays aux traditions fortes et anciennes, dans lequel les enfants prennent soin de leurs aînés, ce sont des pères et des fils de substitution qui s’entraident au sein de lieux dédiés et organisés.

C’est en plongeant dans le livre Oral history of older gay men in Hong Kong (Histoire orale des gays âgés à Hong Kong en français, non traduit) écrit par un professeur d’université de Hong Kong que le réalisateur Ray Yeung a eu l’idée de s’inspirer de témoignages pour écrire ce troisième long métrage. Il a rencontré de nombreux seniors gays pour écrire cette belle histoire d’amour et a fait appel à deux comédiens populaires pour les incarner : Tai Bo et Ben Yuen, tous les deux impeccables de sobriété.

Ray Yeung réussit sans effet à concilier la dualité de ces personnages et des ambiances du film, entre point de vue naturaliste sur la ville et le jardin, vie de famille presque parfaite dans leurs domiciles respectifs et rencontres sensuelles au sauna.