« Les Vilaines », de Camila Sosa Villada : l’esprit de corps… trans
En Argentine, Camila Sosa Villada, 39 ans, fait une entrée fracassante en littérature avec « Les Vilaines », portrait d’un groupe de femmes trans et travailleuses du sexe. Un premier roman aussi douloureux que poétique, nourri par son parcours de vie. À lire absolument !
Cordoba, Argentine. La nuit, sous les arbres du Parc Sarmiento, des femmes trans se prostituent à l’ombre de la statue de Dante. Tout un symbole : avec lui, l’enfer n’est jamais bien loin…
Dans la troupe unie qui a investi le poumon vert de la ville, cohabitent Maria la Muette aux bras recouverts de plumes, Laura et Nadina, les deux amoureuses, ou la sublime Angie et son optimisme radieux.
Enfin, pour veiller sur tout ce petit monde, pour le materner, le consoler, et offrir un refuge aux âmes en détresse, il y a la Tante Encarna et ses seins gonflés « d’huile de moteur » : une figure suffisamment flamboyante pour faire admettre au lecteur… qu’elle ait déjà pu vivre 178 ans !
Ces héroïnes, Camila Sosa Villada les connaît bien, elle est des leurs, elle sait leurs douleurs. Avant de devenir comédienne et désormais écrivaine, elle fut de celles qui n’ont eu d’autre choix que de se prostituer pour pouvoir vivre en tant que femmes.
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