En 2020, SOS homophobie annonce une hausse des actes anti-LGBTI+ dans la famille et le voisinage
En cette année de confinement, couvre-feu et télétravail, SOS Homophobie note « une réorientation des violences vers les espaces privés »
Les violences contre les personnes LGBTI+ ont augmenté dans l’espace privé, au sein de la famille et dans le voisinage, en 2020, année marquée par deux confinements, selon le rapport annuel de SOS Homophobie publié lundi.
L’association a reçu l’année dernière 1.815 témoignages de personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bies, trans, intersexe), contre 2.396 en 2019.
Les signalements dans les contextes du voisinage et de la famille ont augmenté chacun de 13 % en 2020
En cette année de confinement, couvre-feu et télétravail, SOS Homophobie note « une réorientation des violences vers les espaces privés ». Les signalements dans les contextes du voisinage et de la famille ont augmenté chacun de 13 % en 2020, contre respectivement 8 % et 10 % en 2019.
« Ce sont des insultes de la part d’une sœur, des menaces » venant de voisins, « des coups donnés par un père, etc. », résume SOS Homophobie. Or, le contexte si particulier de 2020 a laissé « peu d’échappatoire » aux victimes.
Parmi les témoignages recueillis figure celui d’Adam : « Je vais te casser la gueule, ton mec a intérêt de se casser d’ici », lui a ainsi dit son voisin avant de donner des coups de pied dans sa porte.
Or, « les refus de plaintes ou la minoration du caractère LGBTIphobe des événements se produisent dans un cas sur deux pour les problèmes de voisinage », dénonce l’association. « Cela aboutit à une méfiance de plus en plus grande des victimes pour les institutions, mais aussi à une impunité totale pour les agresseurs et agresseuses », qui ne sont ni recherchés ni condamnés.
Par ailleurs, note SOS Homophobie, « le retour forcé au domicile familial, la cohabitation prolongée (…) ont parfois généré une escalade de la violence, d’autant plus lourde de conséquences qu’elle émane d’êtres chers, dont les victimes dépendent parfois sentimentalement et/ou financièrement ».
« Outre des expressions de rejet (dans 75 % des cas rapportés à l’association) et des insultes, SOS Homophobie recense du harcèlement, des menaces et même, dans plus d’un signalement sur cinq, des agressions physiques ou sexuelles », explique l’association. Des faits « majoritairement commis par les parents ».
Ceux de Sonia, 20 ans, l’ont mise à la porte quand elle leur a annoncé être en couple avec une femme. « On te renie, tu n’es plus notre fille », lui ont-ils dit.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé une baisse de 15 % des injures et agressions homophobes ou transphobes en 2020, pour la première fois après des années d’augmentations.
Pour SOS Homophobie, « la plupart des actes que le ministère recense ont lieu dans l’espace public » et non dans la sphère privée. Surtout, déplore l’association, pour « peu d’actes est retenu le caractère LGBTIphobe. C’est le véritable souci ».
Avec l’AFP
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