Décès de Patrick O'Connell, activiste de la lutte contre le sida et créateur du ruban rouge
Patrick O'Connell, un militant américain de la lutte contre le sida, qui a notamment créé l'emblématique ruban rouge, est décédé à l’âge de 67 ans, de causes liées à la maladie.
L’activiste américain Patrick O’Connell est décédé à l’âge de 67 ans de causes liées au sida, a confirmé son frère Barry au New York Times.
Patrick O’Connell est né le 12 avril 1953 et a dédié sa vie à mener des campagnes de sensibilisation sur le VIH et le sida. C’est au milieu des années 1980 qu’il a appris qu’il avait contracté la maladie.
En 1991, Patrick O’Connell a fondé Visual AIDS, un collectif d’artistes et de militant·es qui ont exposé des œuvres pour rendre le sida plus visible auprès des New Yorkais·es. En 2003, Patrick O’Connell expliquait à la BBC la genèse de Visual AIDS. « Nous n’avions pas le choix, nous devions faire quelque chose de notre vie professionnelle ». « La scène artistique du East Village avait l’impression de disparaître du jour au lendemain à cause du sida. Tous nos collègues à travers le pays étaient en train de mourir ».
C’est alors que le militant a eu l’idée de créer un symbole afin d’unir les personnes et de montrer leur soutien, alors que la communauté gay était en train de périr à travers le monde. Il a créé le Ribbon Project en 1991 et c’est ainsi que l’emblématique ruban rouge est né. Il a choisi la couleur rouge afin de représenter le sang et sa forme avait pour but de symboliser le silence entourant la maladie.
Patrick O’Connell a organisé des « ribbon bees », des rassemblements où les militant·es de Visual AIDS coupaient et pliaient des milliers de rubans pour qu’ils soient distribués dans tout New York. « Les rubans jaunes de la guerre du Golfe étaient encore partout », expliquait-il au New York Times en 1992. « Nous avons remarqué qu’ils pouvaient signifier n’importe quoi, de “Je me soucie des jeunes qui sont allés se battre à l’étranger” à “Je soutiens Bush” ». « Nous voulions aussi cette liberté, quelque chose qui pourrait signifier “Je déteste ce gouvernement” ou simplement “Je me soucie des personnes atteintes du sida” ».
Sa première campagne majeure a été pour les Tony Awards de 1991. Tous les bénévoles de Visual AIDS ont contacté les personnes qu’ils connaissaient à Broadway pour que le ruban rouge soit visible pendant la soirée. La veille de la cérémonie, ils et elles ont placé des rubans sur les sièges du Minskoff Theatre de New York.
Jeremy Irons, qui co-présentait la cérémonie avec Julie Andrews, est arrivé sur scène avec un ruban rouge accroché à la veste de son costume. Plusieurs stars de Broadway ont fait la même chose au cours de la soirée.
« La mission de Patrick dans la vie était enracinée dans un moment de crise, mais ce sentiment d’urgence a finalement pris fin », a déclaré au New York Times Peter Hay Halpert, un ami proche de Patrick O’Connell. « Tant de personnes impliquées dans ce combat à ses côtés sont mortes, et il a été laissé seul pour vivre avec la maladie. Il est devenu l’un des derniers survivants de cette époque ». « C’était un moment où tout le monde s’est uni pour faire face à une crise. Mais Patrick devait encore continuer à vivre avec le sida », conclut Peter Hay Halpert.
- Au moment de souffler ses 40 bougies, la sérophobie n'a pas encore disparu, alerte l'association Aides
- Sida : un traitement prometteur 1.000 fois moins cher en version générique, selon des chercheurs
- Sidaction 2024 : 3,87 millions d'euros de promesses de dons, un montant similaire à l'an passé
- JO-2024 : un concours pour illustrer les préservatifs de la mairie de Paris
- 30 ans après le premier Sidaction, « ne pas s'arrêter en cours de route »