Le Haut conseil à l'Égalité demande le remboursement du préservatif interne
Méconnu, peu utilisé et jugé plus compliqué, le préservatif interne, dit « féminin », devrait être remboursé pour accroître son utilisation, à l'instar du préservatif externe, demande le Haut conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
« Favoriser l’accès au préservatif féminin grâce à un prix bas ou sa gratuité constitue une étape essentielle pour promouvoir son utilisation », estime le Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), une instance consultative, dans un avis publié vendredi 16 avril, consulté par l’AFP.
Selon le HCE, qui a interrogé des associations de prévention, des médecins, gynécologues et sages-femmes, et des spécialistes, le préservatif interne, dit « féminin » présente de « nombreux avantages », notamment en terme de solidité, de texture hypoallergénique car sans latex, et il peut se poser jusqu’à 8 heures avant le rapport sexuel.
L’association Aides explique que ce préservatif a été pensé pour les femmes cisgenres, mais peut être utilisé « aussi plus largement pour toutes les personnes ayant des rapports vaginaux ou anaux, y compris des hommes, des personnes trans, quels que soient leurs identités et pratiques ».
Toutefois, il pâtit d’une « grande méconnaissance », notamment des professionnels de santé, ce qui peut « créer de l’appréhension et le faire apparaître comme moins facile à utiliser que le préservatif masculin ». Or, il constitue « un levier de libération et de prise de pouvoir par les femmes, tant en termes de prévention des infections sexuellement transmissibles que de contraception », plaide le HCE.
L’une des raisons principales à cette méconnaissance est son prix : entre 8 et 12 euros pour une boîte de trois préservatifs quand la boîte de 12 préservatifs externes (dits « masculins ») remboursés est entre 2 et 3 euros. Depuis fin 2018, certains préservatifs externes sont remboursés par la Sécurité sociale sur prescription médicale.
Selon les chiffres de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, plus de 345 000 assuré·es se sont ainsi vu prescrire par des médecins et sages-femmes des préservatifs entre décembre 2018 et octobre 2020, et le nombre de boîtes remboursées a augmenté de 28 % entre 2019 et 2020. À titre de comparaison, 3 324 boîtes de préservatifs internes ont été achetées en officines en 2020, selon des données de la Direction générale de la Santé.
Ces chiffres ne représentent toutefois pas l’ensemble des ventes, car ces préservatifs sont également disponibles en grandes surfaces ou lors d’action de prévention.
Une campagne de promotion pour faire connaître le préservatif interne au niveau national pourrait être lancée le 16 septembre, à l’occasion de la journée internationale du préservatif interne, suggère en outre le HCE.
Avec l’AFP
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