Allemagne : un islamiste en procès pour un meurtre homophobe
Le procès d'un islamiste syrien soupçonné d'avoir tué une personne gay en raison de son orientation sexuelle lors d'une attaque au couteau début octobre à Dresde (Allemagne), s'est ouvert lundi 12 avril.
Abdullah A. H. H., âgé de 21 ans et déjà condamné par le passé pour avoir tenté de recruter des soutiens pour l’organisation État islamique (EI) est accusé de « meurtre, tentative de meurtre et lésions corporelles dangereuses ». Son client « ne fera aucun commentaire sur l’affaire », a déclaré son avocat Marco Maier à l’ouverture de l’audience devant le tribunal régional supérieur de Dresde (Saxe).
L’homme avait dans la soirée du 4 octobre 2020 poignardé deux hommes gays âgés de 53 et 55 ans en plein centre de la capitale saxonne. L’une des victimes, un touriste allemand originaire de Cologne, est décédée peu de temps après de ses blessures à l’hôpital alors que la seconde, grièvement blessée, a survécu.
Selon l’acte d’accusation, il avait agi en raison de « ses convictions islamiques radicales » et par haine des gays. Il avait été arrêté près de deux semaines après l’attaque et se trouvait depuis en détention préventive.
« Les attaques d’islamistes radicaux sont des attaques contre notre démocratie, contre notre coexistence pacifique. Les assumer pénalement est un pas important vers la réparation des injustices et le rétablissement de la justice », avait récemment déclaré Iris Kloppich, commissaire aux victimes de Saxe.
Grand bruit en Allemagne
L’affaire avait fait grand bruit en Allemagne à l’époque car le suspect, qui avait déjà fait l’objet par le passé de plusieurs condamnations pour actes de violence et purgé des peines de prison, avait été remis en liberté le 29 septembre, soit quelques jours avant l’attaque mortelle.
À sa libération, il était censé être surveillé par les services de renseignements, mais pas 24 heures sur 24. Les autorités saxonnes ont ainsi été critiquées pour avoir failli dans leur surveillance. Le parquet antiterroriste allemand avait également précisé que ce réfugié arrivé en 2015 avait été condamné trois ans plus tard pour avoir agi en vue de recruter des soutiens à « une organisation terroriste » de l’EI.
Son statut de réfugié avait été révoqué suite à ces infractions pénales mais Abdullah A. H. H. n’avait pu être expulsé en raison de l’interdiction décrétée par Berlin des renvois vers la Syrie, pays en guerre.
Douze jours d’audience sont prévus pour ce procès qui devrait se tenir jusqu’à fin mai.
Avec l’AFP
- Le président bulgare ratifie la loi contre la « propagande » LGBT+
- En Allemagne, les Marches des fiertés défient l'extrême droite
- La Lettonie se dote d'un Pacs, ouvert aux homosexuels
- Fusillade mortelle à la Pride 2022 d'Oslo : l'auteur condamné à la peine maximale
- En Autriche, réhabiliter par milliers les hommes gays et bis condamnés