« Where Love Lives », un documentaire revigorant sur la club culture queer
Le film prend la forme d’une véritable ode à la culture du club, vu comme lieu des expressions singulières, de la libération de soi et du « danser ensemble ».
Produit et mis en ligne gratuitement sur YouTube le 18 mars dernier par le label de soirées inclusives Glitterbox créé en 2014, Where Love Lives offre 52 minutes de bonnes vibes et de scènes semblant se rappeler à nous d’un monde perdu il y a un an, celui du clubbing queer.
Le film prend la forme d’une véritable ode à la culture du club, vu comme lieu des expressions singulières, de la libération de soi et du « danser ensemble », une safe place pour toutes et tous, quelque soit son genre, son origine ou sa sexualité. Malgré un montage parfois un peu anarchique, il met en avant trois talents « maison » qui collaborent régulièrement aux soirées Glitterbox et ont dû se battre pour enfin devenir eux-mêmes : Lucy Fizz, TeTe Bang et The MX Fit.
Une famille dans ce monde du clubbing
Lucy Fizz est une danseuse-performeuse trans issue de la génération des club kids londoniens qui a trouvé sa voie grâce à sa fréquentation assidue des soirées queer et TeTe Bang est drag queen et DJ au dressing hallucinant qui a, elle aussi, trouvé une famille dans ce monde du clubbing. Le troisième talent mis en avant est français, il s’agit de The MX Fit, jeune homme noir qui vivait très mal son homosexualité en banlieue parisienne et qui est parti à Londres sur un coup de tête après une tentative de suicide.
Là, il s’est découvert de véritables talents de danseur et de performer et une passion pour l’art du drag qui le voit endosser des looks de créatures qui ne passent pas inaperçu. Where Love Lives donne l’occasion de comprendre sa longue route vers la libération et de mesurer le chemin parcouru quand il retrouve sa sœur à Paris après 5 ans d’absence lors d’une scène courte et émouvante.
Lieux incontournables
On découvre également les lieux incontournables de la naissance du clubbing à New York avec comme guide le DJ de légende John « Jellybean » Benitz, et, au travers d’autres témoignages de personnalités issues de cette communauté comme le DJ et performeur français Kiddy Smile, l’artiste visuel anglais Mark Wardel ou Honey Dijon, productrice et DJ, un état d’esprit qui doit beaucoup à la culture LGBTI+.
« J’ai trouvé ma raison de vivre sur le dancefloor (…) et l’amour inconditionnel de la famille que j’ai choisie ».
Le comédien Billy Porter résume bien ce que la culture clubbing doit aussi aux communautés africaines américaines et au monde du voguing et des ballrooms qu’il investit à merveille avec Ryan Murphy dans la série Pose mais également sur son rôle social et politique : « J’ai trouvé ma raison de vivre sur le dancefloor (…) et l’amour inconditionnel de la famille que j’ai choisie ».
Et si l’enchaînement de scènes de soirées, de coulisses et de performances sur du gros son font un bien fou après une année de silence et d’isolement, ce n’est pas un hasard si cette virée d’à peine une heure se finit par l’interprétation puissante par l’une des Sisters Sledge de cet hymne queer intemporel : We Are Family !
Where Love Lives, A Story of Dancefloor Culture & Expression est visible ici :
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