Droits des femmes : des milliers de manifestant.es à Paris et en régions
Plusieurs milliers de personnes, en majorité des femmes, ont défilé lundi 8 mars en France pour réclamer davantage d'égalité entre les genres, à l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
À Paris, les manifestantes étaient 3 600 à 30 000, selon la police et les organisateur.trices, derrière une banderole proclamant « Premières de corvées en grève féministe », le mot d’ordre cette année étant de dénoncer les injustices subies par les femmes, accentuées par la crise sanitaire.
Le collectif des 37 mouvements syndicaux, féministes et politiques organisateurs avait appelé à manifester pour « mettre fin aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles » et pour « refuser (…) de payer le prix de la crise avec notre travail, notre salaire, notre corps ».
Parmi les slogans sur les banderoles, on pouvait lire : « Premières de corvées, sous-payées, dévalorisées, ça suffit ! », « Rage against the machism » ou encore « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours ».
« C’est dommage qu’on soit toujours en train de manifester en 2021 pour réclamer l’égalité des droits », a dit à l’AFP Lucie, 22 ans, étudiante à la Sorbonne, pour qui « la pandémie a beaucoup fait reculer » les droits des femmes. « Il y a encore énormément de droits qui ne sont pas acquis », a également estimé Marie-Noëlle, 65 ans, psychologue à la retraite et militante féministe lesbienne, citant « l’égalité salariale, les violences faites aux femmes, le partage des tâches ».
« Ça fait tellement plaisir de voir ces jeunes qui manifestent, cette déferlante grâce à #Metoo. Cette génération ne reviendra pas en arrière », poursuit la sexagénaire, qui a écrit « Femme en colère » sur son masque.
« Chattes en colère »
Parti de Port-Royal sous un froid soleil, en direction de la place de la République, le cortège rythmé de danses et chants a marqué plusieurs arrêts symboliques, dont l’un devant la Sorbonne où des témoignages d’étudiantes ont été lus.
En régions, les plus gros cortèges recensés par l’AFP ont défilé à Toulouse (3 800 personnes selon la préfecture), Rennes (1 700) et Nantes (1 600). Les banderoles usaient de l’humour pour exprimer la colère : « La femme ne sera pas l’avenir de l’homme : qu’il se démerde » à Toulouse, « Délivrons-nous du mâle ! » à Lille, ou « chatte en colère » à Rennes, où les participant.es ont notamment rendu hommage aux dizaines de victimes de féminicides de l’année écoulée.
À Marseille, dans une manifestation clairsemée de moins de 200 personnes, six féministes africaines étaient venues dire « Stop aux violences faites aux femmes ».
À Lille, la manifestation a rassemblé quelque 500 personnes, dont de très nombreuses étudiantes et lycéennes, mais aussi plusieurs dizaines de sages-femmes et de soignantes. « À l’hôpital, les femmes représentent plus de 74 % (des salarié.es). On a été les premières de corvée. Aujourd’hui on est toujours aussi mal rémunérées et aussi maltraitées », a souligné Valérie Lorek, infirmière et élue CGT.
À Strasbourg, environ 350 personnes ont manifesté, dont une centaine de sages-femmes habillées en « servantes écarlates », selon le personnage créé par la romancière Margaret Atwood. À Besançon, quelque 150 personnes ont observé une minute de silence pour les femmes.
Avec l’AFP
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