Cameroun : arrestation de neuf personnes soupçonnées d'homosexualité
Neuf hommes camerounais soupçonnés d'homosexualité ont été arrêtés dans l'Ouest du Cameroun, parmi lesquels deux sont toujours en garde à vue, ont indiqué jeudi 25 février à l'AFP un officier de gendarmerie et une avocate.
Neuf hommes camerounais ont été arrêtés dans l’ouest du pays car ils sont soupçonnés d’être gays. Deux d’entre eux sont toujours en garde à vue.
« Nous avons procédé à leur interpellation pour vérifier s’ils sont homosexuels », a expliqué, sous couvert d’anonymat, un officier de gendarmerie de Bafoussam, ville où ces neuf hommes ont été arrêtés. « Nous avons libéré sept personnes. Nous en gardons encore deux. Ils iront chez le procureur probablement demain (vendredi) pour des faits d’homosexualité. Le premier a admis qu’il entretenait des rapports avec le deuxième », a-t-il ajouté.
Me Alice Nkom, qui défend les droits LGBT+ au sein de l’association Adefho, avait auparavant indiqué que sept des neuf personnes arrêtées l’avaient été mardi au siège de l’association Colibri, dont la principale mission est la prise en charge des personnes infectées par le VIH.
Les gendarmes « ont décidé d’aller perquisitionner le siège de Colibri au motif que c’est une association homosexuelle, ce qui n’est pas vrai », a expliqué Me Nkom. Ce sont ces sept personnes qui ont été libérées jeudi, a indiqué à l’AFP Jean Jules Kamgue, un responsable de l’association Colibri.
Au Cameroun, les pratiques homosexuelles sont interdites, la loi prévoyant des peines allant de six mois à cinq ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 200 000 FCFA (300 euros) à l’encontre de toute personne qui entretient des rapports sexuels avec quelqu’un du même sexe.
Autrefois fréquentes, les arrestations pour des faits allégués d’homosexualité ont sensiblement baissé ces dernières années au Cameroun, mais elles semblent repartir à la hausse depuis peu, a expliqué à l’AFP Me Alice Nkom.
Le 8 février, deux personnes trans ont notamment été arrêtées à Douala, la capitale économique, et sont toujours écrouées. Leur procès, ouvert le 10 février, doit reprendre le 10 mars.
Avec l’AFP
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