Ghana : les forces de sécurité ferment un centre LGBT+ à Accra
Les forces de sécurité du Ghana ont fermé mercredi 24 février le centre d'une organisation qui soutient la communauté LGBT+ dans ce pays ouest-africain où l'homosexualité est interdite, a affirmé l'association en charge de ce lieu.
Le centre de LGBT+ Rights Ghana, la seule association qui milite pour les droits LGBT+ au Ghana, a été fermé par les forces de l’ordre. L’homosexualité est encore interdite dans ce pays ouest-africain.
« Ce matin, notre centre a été envahi par la Sécurité nationale, à ce jour nous n’avons plus accès à cet espace et notre sécurité est menacée », a écrit sur Twitter le groupe LGBT+ Rights Ghana. « Nous appelons les organisations de défense des droits humains, et nos alliés à condamner ces attaques et les crimes haineux dont nous sommes victimes », a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, des responsables religieux des communautés chrétienne et musulmane avaient lancé une campagne visant à obtenir des autorités la fermeture de ce centre ouvert en janvier. Contactée par l’AFP, la police ghanéenne n’était pas immédiatement joignable.
Le propriétaire de la maison qui abritait ce centre, Asenso Gyambi, a affirmé à l’AFP qu’il ne savait pas que sa maison était louée par le groupe LGBT+ Rights Ghana. « Je n’étais pas content de ça … J’ai dû le signaler aux agences de sécurité pour qu’ils agissent. Je ne tolérerai pas de telles activités dans ma propriété », a-t-il ajouté.
Cet événement intervient deux jours après le coming out en direct du journaliste ghanéen Ignatus Annor. Interrogé sur les appels d’organisations religieuses pour fermer le centre de LGBT+ Rights Ghana, il répond : « Ce sera la toute première fois que j’utilise votre médium pour dire que non seulement je suis un militant pour les droits des minorités sexuelles africaines, ce que vous appellerez la communauté LGBT+, mais que je suis gay », explique Ignatus Annor qui vit aujourd’hui à l’étranger.
Les rapports sexuels entre hommes sont interdits au Ghana, et même si les procédures judiciaires sont rares, les minorités sexuelles sont marginalisées, victimes de harcèlements et d’agressions.
Avec l’AFP
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