Covid-19 : la double peine pour les demandeur.se.s d'asile LGBT+ ?
Clémence Le Joubioux accompagne bénévolement les demandeurs d’asile, au sein de l’association Nosig à Nantes. Entre les deux confinements et les retards de l’administration, les derniers mois ont été éprouvants pour les bénéficiaires. Interview.
A Nantes, l’association Nosig, qui gère le centre LGBTQI+, accompagne les demandeurs.euses d’asile depuis 2011 et a une commission dédiée depuis 2015. Actuellement, 28 bénévoles reçoivent des personnes qui ont fui leur pays, notamment à cause de leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre. La plupart viennent de pays africains (Guinée, Nigéria, Cameroun, Côte d’Ivoire etc.). En 2020, la commission a reçu 77 nouveaux dossiers, un chiffre en constante progression depuis la création de la commission. Bénévole de l’association depuis 2018, Clémence Le Joubioux dresse un état des lieux de la situation nantaise. Elle a répondu en décembre 2020 à nos questions.
Komitid : En quoi consiste l’accompagnement que vous proposez aux demandeur.se.s d'asile LGBT+ ?
Clémence Le Joubioux : Tout d’abord, nous créons de bonnes conditions pour échanger. Nous avons affaire à des personnes qui ont entendu pendant des années que l’homosexualité ou la transidentité étaient répréhensibles. Parler de soi, de ses émotions ne va pas de soi pour beaucoup d’entre eux. Il s’agit de prendre le temps de formuler ensemble ce qu’ils ont vécu. Les états de stress post-traumatiques sont fréquents chez les personnes exilées. Lors de ces échanges, on va vraiment rentrer dans l’intimité de la personne. Pour les bénévoles, cela nécessite une capacité d’écoute et la possibilité de vivre avec des récits qui sont souvent édifiants...
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