Quinze salarié.e.s de Aides dénoncent une « culture du viol » dans une enquête de StreetPress
Agressions sexuelles, absence béante de culture du consentement, climat de travail sexualisé… 15 salarié.e.s de Aides dénonce un problème qualifié de sytémique.
Mise à jour, 29/01/2021 : Ajout de la réaction du président de Aides
Pour StreetPress, les journalistes ont recueilli les témoignages de 15 salariés, témoins directs ou victimes de faits problématiques et répétés, commis par leurs collègues ou sur des lieux d’activité de l’association. Agressions sexuelles, absence béante de culture du consentement, climat de travail sexualisé… seraient légion au sein de l’association qui regroupe près de 450 salariés et plus de 2000 bénévoles.
Ainsi, un volontaire en prévention gay, alors qu’il anime un stand, subira trois agressions sexuelles dans une soirée durant laquelle il réalise des tests de dépistage. Selon StreetPress, le lundi suivant, en réunion d’équipe, il raconte sa soirée. Sa supérieure, la coordinatrice, lui rétorque : « Tu savais bien pour quoi tu signais, je croyais que tu connaissais le milieu gay, moi. »
Week-ends de formation
D’autres salariés racontent cette fois des agressions sexuelles qui seraient survenues notamment durant les week-ends de formation. Jean (le prénom a été changé indique StreetPress) raconte que par deux fois, le formateur de Aides lui envoie des dickpicks sur une appli de rencontres : « Le formateur connaît mon visage, il a un ascendant sur moi, et pourtant je reçois deux photos de sa bite, direct. Je me dis qu’il doit se tromper, que c’est abusé mais je décide de ne rien faire. Mais 15 minutes plus tard, il réitère en me confirmant qu’il a bien compris que c’était moi en m’envoyant : “ Allez, M., je suis dans la chambre 22 ”. » L’association explique que ce qui se passe après le travail ne la regarde pas.
Comportements sexistes
Un autre salarié pointe aussi des comportements sexistes. « Il y a chez Aides une énorme tolérance avec les propos sexistes, c’est complètement assumé de mal parler des femmes et d’avoir des comportements qui les ramènent sans cesse à “leur place de femme”. »
Face à un problème qualifié de systémique, la direction de Aides ne semble pas, selon StreetPress, avoir pris la mesure du phénomène. Marc Dixneuf, le directeur général de l’association déclare au site : « Aujourd’hui, oui, il y a des agressions sexuelles chez Aides, comme il y en a dans d’autres endroits… »
Et les mesures mises en place sont jugés très insuffisantes par les salarié.e.s interrogés par StreetPress.
Dans une interview donnée à Têtu, le président de Aides, Aurélien Beaucamp, réagit : « Evidemment, notre position est en soutien aux victimes. On ne remet pas en question les témoignages qui sont rapportés dans l’enquête. En revanche, la question du déni de la part de l’association n’est pas vraie. Ces faits remontent aujourd’hui à une dizaine d’années et ils ont été traités, par des licenciements et des radiations de l’association. »
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wanderlust
Dans la seconde partie de votre article, vous parlez de Jean (dont le nom a été changé par StreetPress. Puis en citant les messages du harceleur, vous laissez apparaitre le véritable prénom du témoin…