Le parquet de Paris requiert les assises pour le meurtre de Vanesa Campos
Vanesa Campos, une femme trans et travailleuse du sexe de 36 ans, a été tuée dans la nuit du 16 au 17 août 2018 au bois de Boulogne. Le parquet de Paris demande un procès devant la cour d’assises pour le meurtre, neuf hommes sont accusés.
Pour juger le meurtre de Vanesa Campos, le parquet de Paris demande un procès devant la cour d’assises, selon l’AFP. La jeune femme, une travailleuse du sexe trans d’origine péruvienne, a été assassinée dans la nuit du 16 au 17 août 2018 dans le bois de Boulogne. Neuf hommes devraient être entendus par la justice et trois d’entre eux sont directement accusés d’avoir assassiné Vanesa Campos.
Dix jours après le meurtre, cinq personnes avaient été mises en détention provisoire pour « meurtre commis en bande organisée » et « vols en réunion avec dégradations ». L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Les forces de l’ordre ont identifié un gang d’hommes, âgés de 15 ans à 30 au moment du meurtre, connu pour piller les clients des travailleuses du sexe parisiennes. Mahmoud K., âgé de 20 ans, avait alors été identifié par plusieurs de ses camarades comme l’auteur du tir mortel sur Vanesa Campos. Il avait été interpellé en Allemagne dans un foyer pour migrant.e.s, puis mis en examen en janvier 2019 en France.
Selon le réquisitoire définitif du parquet de Paris du 9 novembre dont l’AFP a eu connaissance, l’instance judiciaire demande pour celui considéré comme « commanditaire de l’expédition punitive » un procès aux assises pour assassinat. La même qualification est requise pour Ali A. et Karim I., auteurs présumés de coups de couteau et de matraque. Six autres hommes ayant participé à l’agression pourraient être jugés pour association de malfaiteurs criminelle tandis qu’un dernier, mineur au moment des faits, pourrait comparaître devant le tribunal des enfants.
D’après l’AFP, les membres du gang sont issus d’une « population très précaire de mineurs étrangers isolés qui arrivent en France dans des conditions impossibles, et qui volent pour survivre », selon un de leurs conseils. Ils font régner un climat de « terreur », ce qui oblige les travailleuses du sexe à devoir riposter, à hauteur de leurs moyens.
Le soir du meurtre, les accusés « organisent une expédition punitive » et sont armés, d’après la justice. Vanesa Campos hurle le cri d’alerte des travailleuses du sexe, « Chicas todas ! » (toutes les filles !, en français), avant que ne retentissent trois coups de feu.
Désormais, le juge d’instruction chargé du dossier doit prendre la décision sur la nature du procès.
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