PMA pour toutes : les opposant.e.s ne baissent pas les armes à l'Assemblée
« Disparition » du père ou ouverture de la « boite de Pandore » vers la gestation pour autrui (GPA) : les opposant.e.s à la PMA pour toutes les femmes, disposition phare du projet de loi bioéthique, sont revenu.e.s à la charge mardi 28 juillet en deuxième lecture à l'Assemblée.
Après un examen poussif des premiers amendements depuis l’ouverture des débats sur la loi bioéthique lundi 27 juillet, les députés ont entamé dans la soirée ceux dédiés à l’article 1er du projet de loi. Il élargit la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Dans une atmosphère tendue, une batterie d’amendements de suppression ont été défendus en vain sur cet article, objet à lui seul de plus de 550 amendements, sur les quelque 2 300 que les députés doivent examiner d’ici la fin de la semaine.
Les LR, en pointe contre la PMA pour toutes, ont dénoncé la création d’emblée « d’orphelins de pères » ou le risque d’une « marchandisation de la procréation », réaffirmant leur inquiétude que l’ouverture de la PMA ne mène « inéluctablement » à la GPA. « Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limite », a notamment lancé Julien Aubert.
Valérie Six (UDI) a aussi exprimé une crainte que l’extension de la PMA ne conduise à « une marchandisation du vivant », tandis que Laure de La Raudière (Agir) a dit sa « perplexité » devant un texte qui selon elle, revient à priver « volontairement d’une figure masculine paternelle certains enfants ».
La PMA, un article « essentiel »
Farouche opposante à la PMA pour toutes, l’ex-LREM Agnès Thill (UDI) a accusé la majorité, dans une longue tirade, de « dépasser les limites humaines » et de considérer que « le père est une fonction ». Des propos soulignés par le journaliste Youen Tanguy, sur place à l’Assemblée.
Blandine Brocard (LREM), qui avait voté contre l’article en première lecture, a aussi estimé que la PMA « laisse en suspens les conséquences sur l’enfant, le plus vulnérable d’entre nous ».
Le co-rapporteur Jean Louis Touraine (LREM) a défendu pour sa part un article « essentiel », le « fondement même de notre loi », estimant que l’idée que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes mènerait vers la GPA est une « extrapolation » et relève du « fantasme ».
Le Premier ministre Jean Castex, issu de LR, a encore insisté mardi sur le fait que l’interdit de la GPA demeure une « ligne rouge ».
Le ministre de la Santé Olivier Véran a pour sa part argué que « l’amour est la base du foyer familial » ; il a vanté un nouveau droit pour « des milliers de familles qui feront des milliers d’enfants ». Son propos a suscité des tensions avec les LR, en particulier Xavier Breton, la droite jugeant notamment l’argument de l’amour « trop facile ».
Avec l’AFP
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