L'ONU appelle à une interdiction mondiale des thérapies de conversion

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Dans un rapport, l'ONU appelle à une abolition mondiale des thérapies de conversion, qu'elle compare à de la « torture ». À ce jour, seuls cinq pays ont interdit cette pratique.

ONU
Le drapeau des Nations Unies - Alexandros Michailidis / Shutterstock

L’ONU a publié un rapport en mai dans lequel elle explique les conséquences des thérapies de conversion pour les personnes qui en sont victimes. L’organisation appelle à leur interdiction partout dans le monde. L’ONU compare les thérapies de conversion à de la « torture ».

Le document définit les thérapies de conversion comme les pratiques qui « cherchent à changer les orientations sexuelles non hétéronormées et les identités de genre non cisnormées ».

Selon l’ONU, les mineur.e.s sont les personnes les plus concernées par cette pratique. C’est en partie parce qu’ils et elles n’ont pas le droit légal de contrôler leurs décisions en matière de soins de santé et « car ses parents ou son représentant légal souhaitent que son orientation sexuelle et son identité de genre soient conformes à leurs attentes ou à celles de leur communauté ».

Le rapport a été rédigé par l’expert indépendant des Nations unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Victor Madrigal-Borloz. Créé en 2016, le bureau a pour mandat d’enquêter sur la discrimination et la violence contre les personnes LGBT+. Il publie deux rapports annuels au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et à l’Assemblée générale à ce sujet.

La thérapie de conversion pratiquée dans au moins 68 pays

Victor Madrigal-Borloz écrit qu’il est « frappé par la résilience des personnes qu’il a rencontrées et par la mesure dans laquelle leurs vies ont été marquées par ces pratiques ». Le rapport a révélé que la thérapie de conversion est pratiquée dans au moins 68 pays. Les répondant.e.s au sondage, se référant à leur région d’origine, ont qualifié la pratique de « très courante » en Afrique et de « assez courante » en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes.

« Les tentatives de considérer l’identité de personnes comme une pathologie et d’effacer cette identité, de nier l’existence de ces personnes en tant que lesbiennes, gays, bisexuels, trans ou personnes de genre variant et de faire naître un dégoût de soi ont des conséquences profondes pour l’intégrité et le bien-être physiques et psychologiques  », indique le rapport. Dans une étude récente, 9 survivant.e.s de thérapie de conversion sur 10, provenant de 100 pays différents, ont déclaré avoir subi des dommages en raison de la pratique. « Un chiffre effarant », pour l’ONU.

Le rapport a également constaté que la thérapie de conversion est souvent coûteuse, soutenue par la publicité, et est, « dans bien des cas d’une activité lucrative pour ceux qui les proposent partout dans le monde ». Aux États-Unis, la facture pour une seule séance peut atteindre les 26 000 dollars (23 000 euros).

Le rapport, dont la sortie a été légèrement retardée à cause de la pandémie de Covid-19, sera remis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 29 juin.

 

 

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  • chachat

    Merci pour cet article. Quelle est la liste de ces 5 pays qui ont interdit cette pratique ?