Marrain Parraine, le lien solidaire entre personnes LGBT+ de plusieurs générations
À ce jour, soixante dix-huit marrains et parraines entre 18 et 33 ans ont rejoint le projet qui met en lien des « bébés queers » et des personnes LGBT+ déjà out. Komitid a questionné les créatrices.
« Si j’avais eu un modèle de référence lorsque j’étais jeune, j’aurais su ou assumé plus tôt que j’étais gay/lesbienne/bi·e/trans. » C’est une phrase que tout le monde a déjà sans doute prononcé ou entendu dans la communauté LGBT+, qui traduit l’absence quasi totale de représentations non-cis et non-hétérosexuelles dans la culture populaire.
L. et S. (qui souhaitent rester anonymes), les créatrices du compte Instagram Sapphosutra, qui met en scène la sexualité lesbienne de façon ludique, ont eu une idée pour parer à ce manque : un système pour mettre en lien les « bébés queers » et des personnes déjà out, qui devriendront leurs « marrains et parraines ».
Point de repère
Le concept est simple : la personne souhaitant parrainer quelqu’un.e envoient une courte présentation d’elle en racontant son histoire et son identité. Les filleul.e.s intéressé.e.s peuvent ensuite lui envoyer un message privé pour faire connaissance. Le compte n’a aucunement à vocation d’être un site de rencontres, mais bien à donner un point de repère et à répondre aux questions des personnes parrainées.
À ce jour, soixante dix-huit marrains et parraines entre 18 et 33 ans ont rejoint le projet. Ensemble, iels abordent un panel large d’identités et de problématiques, que ce soit la transphobie, la santé mentale ou encore le polyamour. Pour Komitid, après leur avoir raconté les aventures polyamoureuses des filleules que j’avais rencontré grâce à elles, j’ai posé trois questions à L. et S.
Komitid : Comment est né le projet de Marrain Parraine ?
L : Depuis le début de Sapphosutra, qui est un compte qui parle ouvertement et de façon très pratique de la sexualité lesbienne, on reçoit tous les jours des questions du type : « Je crois que je suis lesbienne, mais comment en être sûre ? » ou encore « Je ne sais pas comment aborder cette fille, comment faire ? ». On répond à tous les messages privés, mais vu qu’il y en a beaucoup, on ne peut pas trop s’épancher sur le sujet non plus.
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