Coronavirus : quel impact pour les personnes vivant avec le VIH ?

Alors que la France est passée samedi 14 mars au soir au stade 3 du Covid-19 et que le Président s’apprête à s’adresser à la nation lundi 16 mars à 20 heures pour annoncer de nouvelles mesures de confinement plus strictes, Komitid fait le point sur l’impact de ce virus pour les personnes vivant avec le VIH.

Pas si « fragiles » grâce à notre traitement

Le traitement que prennent les personnes vivant avec le VIH permet non seulement de bloquer la réplication du virus et sa transmission (Tasp) mais il renforce aussi les défenses immunitaires (les fameux CD4).

En France 80 % des personnes séropositives sont en forme car elles cumulent trois facteurs :

• une charge virale indétectable
• un taux de CD4 supérieur à 200/mm3
• pas d’autre pathologie importante

Si c’est votre cas, aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer aujourd’hui que vous êtes plus exposé.e que la population générale au risque d’acquisition du COVID-19 ou que vous développerez une forme plus grave de l’infection.

Quid des personnes dites « immunodéprimées » ?

Nous ne sommes pas tous.tes égaux dans notre parcours de vie avec le VIH. Certaines personnes qui vivent avec depuis 20/30 ans, voire plus, ont du mal à dépasser le seuil de 200 CD4/mm3 et parfois, avec le temps, elles ont développé des pathologies associées.

Les principaux facteurs de risque de formes graves ou de mortalité du Covid-19 connus à ce jour sont l’âge avancé et la présence de maladies associées, particulièrement les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l’insuffisance respiratoire chronique. Si l’une ou plusieurs de ces pathologies est présente chez une personne vivant avec le VIH alors oui, dans ce cas, il faut faire preuve d’une plus grande vigilance.

Quelles précautions prendre ?

Dans une lettre d’information2 publiée le 12 mars, la SFLS (Société française de lutte contre le sida) donne quelques recommandations pour les personnes vivant avec le VIH déjà connues mais utiles à rappeler :

• vaccination annuelle contre la grippe saisonnière
• vaccination contre l’infection à pneumocoque ;
• arrêt du tabac.

Va-t-on vers une pénurie de médicaments anti-VIH ?

Pour l’instant il n’est pas prévu de rupture de stock des antirétroviraux utilisés dans le traitement du VIH en France. Cependant, dimanche 15 mars, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a annoncé une mesure de précaution sur Twitter : « Aux Français qui suivent un traitement de longue durée, les pharmaciens pourront désormais vous le délivrer jusqu’au 31 mai, sans renouvellement d’ordonnance, pour éviter toute interruption qui pourrait vous être préjudiciable ».

Enfermés et informés

Vous l’avez compris, le mieux à faire à ce stade de l’épidémie est de rester confiné chez soi avec un mois ou deux de traitement d’avance. La situation évolue très vite. Komitid vous tiendra informé de la suite mais nous vous conseillons également trois sources d’informations fiables pour les personnes vivant avec le VIH :

• Le site d’informations VIH.ORG
• Une page de l’association AIDES consacrée à la crise du Covid-19
• Le compte Twitter de l’association Actions Traitements

Knowledge is Power* Le savoir c’est le pouvoir

Note de la rédaction : Ce point est une photographie de la situation lundi 16 mars à 16 heures et certaines mesures sont susceptibles d’évoluer dans les heures et jours à venir.