JO-2024 : plusieurs enquête ouvertes sur des menaces de mort visant organisateurs et artistes de la cérémonie d'ouverture

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La Justice a été saisie après la déferlante d'insultes et de menaces en tout genre qui s'est abattue sur les réseaux sociaux visant notamment Thomas Jolly, Barbara Butch, Nicky Doll ou encore les responsables de la société d'organisation.

Affiche officielle des Jeux de Paris 2024 - illustration Ugo Gattoni @Paris2024 DR

Une enquête a été ouverte après la plainte pour menaces de mort déposée samedi par les organisateurs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, a indiqué dimanche le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

Alexandre Billard, directeur général adjoint de l’agence événementielle Ubi Bene, Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, et Thierry Reboul, directeur exécutif des cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, « ont déposé plainte pour menaces de mort », a précisé le parquet.

L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a-t-il ajouté.

D’autres enquêtes ont été ouvertes après des plaintes déposées par des protagonistes de la spectaculaire cérémonie d’ouverture le 26 juillet le long de la scène, critiquée par des autorités religieuses et des responsables politiques conservateurs à travers le monde.

Après une campagne de cyberharcèlement et une plainte de Thomas Jolly, le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet a ouvert une enquête confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH).

Le directeur artistique a expliqué dans sa plainte « être la cible sur les réseaux sociaux de messages de menaces et d’injures critiquant son orientation sexuelle et ses origines israéliennes supposées à tort », avait précisé le parquet.

Des investigations ont également été lancées mardi par le parquet de Paris pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort visant la DJ française Barbara Butch.

Cette militante féministe et lesbienne était mise à l’honneur dans un tableau controversé de la cérémonie, incarné par des drag queens, une mannequin transgenre et une adolescente.

« J’ai reçu beaucoup de messages grossophobes m’invitant à brûler en enfer dans toutes les langues, des croix gammées », des messages « d’une violence inouïe dans toutes les langues », a-t-elle confié dimanche matin sur France Inter.

La drag queen Nicky Doll a elle aussi été la cible des propos de l’ancien acteur britannique Laurence Fox. Sur son compte X, pourvu de plus de 527.000 abonnés, l’ancien acteur reconverti dans la politique et devenu militant anti-woke, a, entre autres, comparé les artistes drag queens participant au tableau “Festivité” de la cérémonie à des  « baiseurs d’enfants » ou à des « petits pédophiles déviants ».

Une enquête a été ouverte vendredi pour injures publiques.

De son côté, le journaliste Jean-Baptiste Marteau, l’une des figures de France Télévisions, a dénoncé les « insultes et menaces homophobes » qu’il dit recevoir en grand nombre depuis le début des Jeux olympiques, samedi dans une interview au média en ligne Brut.

M. Marteau, 41 ans, s’était déjà insurgé contre cette situation « insupportable » mercredi dans un message écrit sur le réseau social X, qui avait été largement partagé.

« J’ai voulu dire stop, c’est plus possible. L’homophobie ce n’est plus une opinion, c’est un délit », a-t-il expliqué dans son interview à Brut.

Même s’il se dit « habitué » à ce type de messages depuis qu’il a fait son « coming out public » en 2018, il juge « qu’on a encore passé un cap » depuis « le début des Jeux olympiques » de Paris.

« C’est devenu de plus en plus fort, de plus en plus nombreux, et avec un sentiment d’impunité chez certaines personnes », a assuré celui qui présente certaines émissions des JO sur France Télévisions et commente les épreuves d’équitation.