VIH : un traitement très précoce, possible clé d'une rémission durable, selon une étude de l'Institut Pasteur
La mise en place d'un traitement antirétroviral quatre semaines seulement après une infection au VIH pourrait permettre de contrôler le virus sur le long terme après l'arrêt du traitement, suggèrent les résultats d'une récente étude communiqués mardi 16 janvier par l'Institut Pasteur.
La mise en place d’un traitement antirétroviral quatre semaines seulement après une infection au VIH pourrait permettre de contrôler le virus sur le long terme après l’arrêt du traitement, suggèrent les résultats d’une récente étude communiqués mardi 16 janvier par l’Institut Pasteur.
Ces résultats, parus la semaine dernière dans la publication scientifique britannique Nature Communication, « renforcent l’intérêt du dépistage précoce et de la prise en charge le plus tôt possible des personnes » ayant contracté le VIH, souligne Pasteur.
Des études précédentes avaient montré la possibilité d’une rémission durable pour des personnes vivant avec le VIH et ayant bénéficié d’un traitement entamé précocement et maintenu plusieurs années. A l’interruption de leur traitement antirétroviral, elles ont été capables de « contrôler » le virus pendant parfois plus de 20 ans.
Les chercheurs avaient alors émis l’hypothèse qu’un traitement démarré précocement pourrait favoriser ce contrôle viral, mais cela restait à démontrer.
Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont effectué leurs recherches sur des singes et comparé les animaux : un groupe avait reçu deux ans de traitement qui avait démarré peu de temps après l’infection (en phase aiguë), un autre deux ans de traitement qui avait démarré plusieurs mois après l’infection (en phase chronique), un groupe qui n’avait pas reçu de traitement.
Il en ressort que le traitement précoce mis en place dans les quatre semaines suivant l’infection « favorise très fortement le contrôle viral après interruption du traitement ».
« Notre étude indique l’existence d’une fenêtre d’opportunité pour favoriser la rémission de l’infection par le VIH », a commenté Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, et co-auteur principal.
Autre enseignement : le traitement précoce maintenu deux ans optimise le développement des cellules immunitaires. « Elles acquièrent une mémoire efficace contre le virus, pour l’éliminer naturellement lors du rebond viral après arrêt du traitement », selon Asier Sáez-Cirión.
« Un début de traitement six mois après l’infection – délai qui montre une perte d’efficacité selon notre étude – est déjà considéré comme très court par rapport à ce qui se passe en clinique actuellement, où la plupart des personnes avec VIH démarrent leur traitement des années après l’infection à cause du dépistage trop tardif », a souligné Roger Le Grand, directeur de l’infrastructure IDMIT (Infectious Diseases Models for Innovative Therapies) et co-auteur principal de l’étude.
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