Bénédiction des couples de même sexe : les evêques de France pour un « accueil large et inconditionnel »
La Conférence des évêques de France (CEF) a défendu mercredi 10 janvier « un accueil large et inconditionnel » après la déclaration du Vatican sur la bénédiction des couples de même sexe, appelant à bénir « les personnes » concernées sans confusion avec le mariage.
La Conférence des évêques de France (CEF) a défendu mercredi 10 janvier « un accueil large et inconditionnel » après la déclaration du Vatican sur la bénédiction des couples de même sexe, appelant à bénir « les personnes » concernées sans confusion avec le mariage.
« Le Conseil permanent reçoit cette déclaration comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu », affirme dans un communiqué l’instance de gouvernance de la CEF.
Le Conseil permanent de la CEF fait une nette distinction avec le mariage : ces bénédictions doivent se faire « hors de tout signe susceptible d’assimilation » à la célébration du mariage qui reste une « union exclusive (…) entre un homme et une femme ».
Mais les bénédictions permettront un « accueil large et inconditionnel » tel que prôné par l’Evangile, ajoute le communiqué.
Couples « irréguliers »
Dans un document publié le 18 décembre et approuvé par le pape François, le puissant dicastère (ministère) pour la Doctrine de la Foi avait autorisé la bénédiction des couples « irréguliers » aux yeux de l’Eglise, incluant les couples remariés et les couples de même sexe, à condition qu’elle soit effectuée en dehors des rituels liturgiques.
Intitulée Fiducia supplicans (“La confiance suppliante”), cette note considérée comme un changement doctrinal de premier plan a provoqué une levée de boucliers de nombreux évêques, notamment en Afrique.
En France les neuf évêques ayant autorité sur les régions Bretagne et Pays de Loire avaient appelé le 5 janvier à bénir « individuellement » chacune des personnes formant le couple, pour de « ne pas contribuer à créer de la confusion » avec le sacrement du mariage. Ils avaient en outre estimé que ces bénédictions étaient une possibilité et non une obligation.
Pour la CEF qui parle elle aussi de bénir « les personnes », Fiducia Supplicans « rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage ne sont exclus ni de l’amour de Dieu, ni de son Église ».
Car il s’agit « de l’accompagnement dans l’Église des personnes homosexuelles vivant en couple d’une part et celui des personnes divorcées engagées dans une vie de couple d’autre part », note le communiqué
L’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices, s’était lui aussi prononcé en faveur de bénédictions individuelles dans une note publiée le 23 décembre.
Mardi 9 janvier, la Conférence catholique des baptisé.e.s francophones (CCBF, qui représente un réseau d’associations de catholiques réformateurs) avait raillé une « petite bronca épiscopale » qui selon elle place les évêques « en opposition frontale avec le contenu du texte romain ».
Depuis la publication de Fiducia supplicans, le Vatican s’est défendu de tout errement doctrinal. Mais « s’il existe des législations qui condamnent à l’emprisonnement et, dans certains cas, à la torture voire à la mort le simple fait de se déclarer homosexuel, on comprend qu’une bénédiction serait imprudente », a affirmé le 4 janvier le dicastère.
La contestation a été particulièrement vive au Malawi, au Nigeria, en Zambie et en République démocratique du Congo (RDC).
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