Grèce : la légalisation du mariage des couples de même sexe au cœur des débats politiques
Le dirigeant du principal parti d'opposition en Grèce, Syriza, a annoncé vendredi 5 janvier la présentation prochaine d'une proposition de loi pour la légalisation du mariage des couples de même sexe alors que le Premier ministre a semblé vouloir reporter la mise en œuvre de cette promesse.
Le dirigeant du principal parti d’opposition en Grèce, Syriza, a annoncé vendredi 5 janvier la présentation prochaine d’une proposition de loi pour la légalisation du mariage des couples de même sexe alors que le Premier ministre a semblé vouloir reporter la mise en œuvre de cette promesse.
« J’ai demandé de soumettre (…) la proposition de loi sur le mariage pour tous dès la réouverture du Parlement » après la pause de la fin d’année, a écrit Stefanos Kasselakis, sur sa page Facebook.
« Après la décision prise hier (jeudi) par le Premier ministre de reporter son propre projet de loi, c’est ma seule option », a-t-il jugé.
M. Kasselakis, qui est ouvertement gay, réagissait à des déclarations du chef du gouvernement conservateur Kyriakos Mitsotakis qui a indiqué jeudi : « Ne mettez pas la charrue avant les bœufs. Nous expliquerons d’abord ce que nous voulons faire et ensuite nous parlerons du calendrier ».
Les médias grecs ont vu dans cette phrase un indice que le gouvernement de droite voulait reporter la présentation d’un projet de loi en ce sens.
Juste après sa réélection en juin, Kyriakos Mitsotakis avait annoncé vouloir légaliser le mariage des couples de même sexe durant son deuxième mandat, assurant que la société grecque était désormais prête.
Mais dans un pays où l’Eglise orthodoxe exerce une influence importante et où une partie importante de la population considère que la famille composée de parents de sexe différent constitue le socle de la société, son initiative a suscité d’intenses réactions.
Plusieurs responsables politiques à droite ont annoncé leur opposition à une réforme qui devrait légaliser l’adoption d’enfants par les couples de même sexe.
Dans un texte de 1 500 pages, l’Eglise orthodoxe, peu connue pour ses positions progressistes, a également fait part de sa vive opposition.
Elle réprouve en particulier l’éducation des enfants par les couples homosexuels, affirmant qu’ils sont traités comme des « accessoires » et des « animaux de compagnie ».
Les Grecs se montrent dans leur majorité (52 %) favorables à l’ouverture du mariage mais 47 % des personnes interrogées ne souhaitent pas « la reconnaissance légale des enfants de couples de même sexe », selon un sondage Pulse pour la chaîne Skaï.
Le gouvernement ne devrait pas avancer sur le dossier avant les élections européennes de juin de peur de se priver des votes de l’aile la plus conservatrice de la Nouvelle démocratie (ND) au pouvoir.
Depuis 2015, la Grèce dispose d’une union civile. Mais pour les couples de même sexe ayant des enfants, seul le parent biologique a des droits sur ces enfants.
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