Loi anti-LGBT : L'Ouganda dénonce son exclusion d'un accord commercial par Washington
Le gouvernement ougandais a fustigé mercredi 1er novembre l'annonce des Etats-Unis de retirer le pays d'un accord commercial en raison de violations des droits humains.
Le gouvernement ougandais a fustigé mercredi 1er novembre l’annonce des Etats-Unis de retirer le pays d’un accord commercial en raison de violations des droits humains, affirmant que cette décision nuirait à ses agriculteurs et ses petites entreprises.
Washington a annoncé cette semaine qu’elle excluait à partir de janvier 2024 l’Ouganda, ainsi que la République centrafricaine, le Gabon et le Niger, de la liste des pays d’Afrique subsaharienne bénéficiaires du African Growth and Opportunity Act (AGOA).
Ce texte datant de 2000 permet aux pays africains d’exporter de nombreux produits vers les Etats-Unis sans droits de douane. Ce traitement commercial préférentiel est toutefois soumis à une série de conditions en termes de pluralisme politique, de respect des droits humains et d’Etat de droit, ou encore de lutte contre la corruption.
Dans une lettre au Congrès, le président américain Joe Biden a accusé de violations des droits humains le gouvernement ougandais, au centre de vives critiques de groupes de défense des droits humains, de l’ONU et de pays occidentaux depuis l’adoption en mai d’un texte baptisé “Loi anti-homosexualité 2023”.
« Il semble qu’ils (les Etats-Unis) aient décidé que les Ougandais devraient être punis » à cause de cette loi, a déclaré dans un communiqué un haut conseiller au président Yoweri Museveni, Odrek Rwabwogo.
Le gouvernement est « déçu de cette décision regrettable », mais reste ouvert aux discussions avec Washington.
« Même si le commerce ougandais via l’AGOA était insignifiant, la croissance de nos exportations vers les Etats-Unis et d’autres partenaires était un pilier important de notre stratégie économique », a souligné Odrek Rwabwogo, estimant que « les agriculteurs et les propriétaires de petites entreprises ougandais vont souffrir ».
Dès l’adoption de la “loi anti-homosexualité”, Joe Biden avait appelé à son abrogation immédiate et menacé de réduire les aides et investissements américains en Ouganda.
Le texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité. Un crime d’« homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
En août, la Banque mondiale a annoncé la suspension de nouveaux prêts à l’Ouganda.
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