Le groupe I/O Media (Têtu) demande son placement en redressement judiciaire

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Le groupe de presse magazine I/O Media, propriétaire de Têtu, Ideat ou The Good Life, a demandé son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris.

une couverture de Têtu
une couverture de Têtu

Le groupe de presse magazine I/O Media, propriétaire de Têtu, Ideat ou The Good Life, a demandé son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris, a indiqué son président Albin Serviant à l’AFP vendredi 13 octobre, confirmant une information des Échos.

« Il y a des discussions avec de grands groupes de médias pour s’adosser à eux », a expliqué M. Serviant à l’AFP. En attendant, « on se place sous la protection du tribunal de commerce, pour protéger les actifs et les salariés, nous donner de l’oxygène et prendre du temps. »

Cette mesure permettra la poursuite de toutes les activités, en laissant la possibilité d’une éventuelle reprise ou d’un apport d’un actionnaire minoritaire.

« Le paradoxe de tout ça, c’est que Têtu va bien, ce qui n’est pas le cas d’Ideat et The Good Life », a souligné M. Serviant.

Fondé il y a 28 ans, le magazine Têtu, qui cible le lectorat LGBT, avait été relancé en 2018 par un groupe d’investisseurs mené par Albin Serviant. Il avait levé en janvier 2020 un million d’euros pour accélérer sa stratégie de diversification et fait entrer au capital plusieurs nouveaux actionnaires.

I/O Media s’est agrandi en reprenant en 2021 Opéra Magazine, puis en 2022 le bimestriel de design Ideat, le bimestriel masculin The Good Life et le féminin Dim Dam Dom.

« Têtu est rentable et son chiffre d’affaires a augmenté », a assuré M. Serviant, qui explique cela par « la stratégie » de diversification qu’il a mise en oeuvre, puisque « 75 % de son business vient du B2B » sur les questions de diversité et d’inclusion, avec par exemple des ateliers et conférences en entreprise ou la production de contenus pour des acheteurs.

À l’inverse, « Ideat et The Good Life sont dépendants d’un modèle de vente en kiosque et de publicité classique, qui est en crise », a poursuivi le dirigeant.

Selon lui, l’un des objectifs est de réorienter ces revues vers le même modèle économique que Têtu.

Comme I/O Media, d’autres groupes de presse indépendants sont en difficulté, frappés par la hausse du prix du papier et de l’énergie et qui peinent à rembourser les prêts garantis par l’État.

La revue XXI, placée en redressement judiciaire en août, pourrait être reprise par Indigo Publications (La Lettre A, Africa Intelligence, Intelligence Online et Glitz), selon des informations de presse.

I/O Media, qui compte une cinquantaine de salariés, devrait réaliser en 2023 un chiffre d’affaires d’environ 11 millions d’euros, contre 10,5 millions en 2022, selon lui.

Président du groupe, Albin Serviant en est le premier actionnaire, aux côtés d’autres investisseurs, dont Marc-Olivier Fogiel, le groupe Banijay ou encore SOS Participations.

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