Maurice : l'homosexualité est dépénalisée !
Cette décision historique a aussitôt été saluée par la communauté LGBTQ de cette île touristique de l'océan Indien.
La plus haute juridiction de l’île Maurice a dépénalisé les relations sexuelles entre personnes de même sexe, en déclarant comme non conforme à la Constitution une loi datant de l’époque coloniale britannique.
Cette décision historique a aussitôt été saluée par la communauté LGBTQ de cette île touristique de l’océan Indien, connue pour sa tolérance et qui avait déjà dans le passé accueilli des événements LGBT.
Mais jusqu’à présent, une loi datant de 1898 punissait toute personne coupable de sodomie d’une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison.
Cet article du code pénal « n’a pas été introduit à Maurice pour refléter les valeurs mauriciennes mais est l’héritage de notre histoire coloniale avec la Grande-Bretagne », ont déclaré mercredi 5 octobre deux juges de la Cour suprême.
« Nous déclarons en conséquence que l’article 250 (qui punissait les relations homosexuelles) est inconstitutionnel », ont-ils ajouté.
Un recours en justice avait été introduit par la communauté gay, qui estimait que la loi bafouait les droits fondamentaux.
La décision de la Cour suprême a été saluée par les mouvements des droits de l’Homme ainsi que par l’Onusida, l’agence des Nations unies chargée de la lutte contre le VIH/sida, qui ont souligné que cela allait contribuer à sauver des vies.
« Les hommes ayant des relations avec les hommes pourront avoir un accès plus facile à la santé et aux services sociaux sans avoir peur d’être arrêtés ou poursuivis », a souligné Anne Githuku-Shongwe, responsable régionale de l’Onusida.
Mais du travail reste à faire pour lutter contre la stigmatisation de la communauté LGBTQ, selon elle.
Plusieurs religions coexistent à Maurice : environ la moitié des 1,3 million d’habitants sont hindous, un peu moins d’un tiers sont chrétiens et le reste sont musulmans.
Cette décision intervient au moment où une vague de répression contre les personnes LGBT s’abat sur plusieurs pays d’Afrique de l’Est, souvent encouragée par des conservateurs musulmans et chrétiens.
En Ouganda par exemple, pays à majorité chrétienne conservatrice, le président Yoweri Museveni a promulgué en mai une loi anti-homosexualité qui prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité.
Le crime d’« homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
Cette loi, parmi les plus répressives au monde, a suscité l’indignation des Nations unies, des groupes de défense des droits humains et de nombreux pays occidentaux.
L’annonce de la dépénalisation de l’homosexualité à Maurice a été salué en France par l’ambassadeur aux droits LGBT Jean-Marc Berthon sur X.
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