Donatella Versace s'en prend au gouvernement italien de Giorgia Meloni et sa politique homophobe
Lors d'une remise de prix, la styliste italienne Donatella Versace a vivement critiqué la politique homophobe et transphobe du gouvernement de Giorgia Meloni.
Invitée sur scène pour recevoir un prix lors de la Fashion Week de Milan, la styliste italienne s’est lancée dans un inattendu discours où elle invective les prises de positions homophobes du gouvernement italien. « Notre gouvernement est en train d’enlever aux gens le droit de vivre comme ils le souhaitent », commence t-elle en faisant référence aux récentes lois de la Première ministre Giorgia Meloni qui ont annulé le statut parental des couples gays et lesbiens.
« Ils restreignent nos libertés. Nous devons tous lutter pour la liberté, à une époque où les personnes trans subissent encore une violence terrible, une époque où les enfants de couples de même sexe ne sont pas considérés comme leurs enfants, une époque où les voix des minorités sont attaquées par de nouvelles lois », continue t-elle avant d’être ovationnée par le public.
L’ombre de l’extrême droite
Cette année, le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni a plus que jamais pris pour cible la communauté LGBTI+. En juillet, les député·es votaient massivement l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) même quand celle-ci est faite à l’étranger. Le pays n’ayant pas de loi pour reconnaître les enfants de couples de même sexe, ces familles se retrouvent en général dans un vide juridique où seulement l’un des des deux parents est reconnu comme tel. Malgré les nombreuses critiques et les manifestations, le gouvernement de Meloni ne semble pas prêt à changer d’avis.
En juin, le responsable d’un centre de loisirs catholique en Italie s’est vu interdire de s’occuper d’enfants après que le prêtre de la paroisse a découvert son homosexualité sur les réseaux sociaux. Un mois plus tôt, en mai, une vidéo de trois policiers frappant violemment une femme trans avait fuitée, avant qu’une enquête soit ouverte.
Cette surprenante prise de position de Donatella Versace intervient donc à un moment charnière pour l’Italie, où les LGBTphobies se normalisent davantage de jour en jour. Toujours lors du discours, elle déclare à propos de son défunt frère Gianni : « J’avais 11 ans lorsqu’il m’a dit qu’il était gay. Pour moi, cela n’a rien changé. Je l’aimais et je me fichais de savoir qui il aimait ».
Son discours a été applaudi par le Parti Gay italien : « Elle a clairement montré à quel point ce gouvernement diminue les libertés et les droits de la communauté LGBTQ », a déclaré Fabrizio Marrazzo, porte-parole du Parti Gay et du référendum pour le mariage pour tous·tes.
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