Décision rendue fin juin dans l'assignation d'une biographie par Elisabeth Borne
Elisabeth Borne demande la suppression, dans toute nouvelle édition ou réimpression, de plusieurs passages sur sa vie privée du livre « La Secrète », écrit par la journaliste Bérengère Bonte.
Intérêt général ou voyeurisme ? Le tribunal judiciaire de Nanterre a entendu les deux versions s’opposer mardi 23 mai et tranchera le 30 juin dans l’assignation par la Première ministre Elisabeth Borne d’une biographie qui porterait atteinte, selon elle, à sa vie privée.
Elisabeth Borne demande la suppression, dans toute nouvelle édition ou réimpression, de plusieurs passages du livre La Secrète, écrit par la journaliste Bérengère Bonte et publié le 4 mai par les éditions de l’Archipel.
Les exemplaires actuellement en vente pourraient rester tels quels et n’auraient pas à être retirés.
La Première ministre « ne veut pas se soumettre à la tyrannie de la transparence, c’est cohérent avec ce qu’elle a toujours été, une femme discrète », a plaidé mercredi son avocate, Me Emilie Sudre, devant la 1ère chambre civile du tribunal de Nanterre, compétente en matière de presse civile et vie privée.
Les passages visés par l’assignation concernent notamment la sexualité et la santé de Mme Borne.
« Elle ne poursuit pas le rappel des rumeurs d’homosexualité et le démenti qu’elle a fait », notamment dans le magazine Têtu, a expliqué Me Emilie Sudre.
« Ce qu’on reproche c’est d’accréditer les rumeurs d’homosexualité et de révéler le nom de la prétendue compagne » de Mme Borne, a-t-elle poursuivi, dénonçant « un sujet qui n’intéresse pas les citoyens et qui n’alimente pas le débat public ».
Sont également visés des propos sur une supposée « anorexie » de Mme Borne entre 2012 et 2015.
« Après avoir tenté de s’introduire dans la chambre à coucher d’une personne, on s’introduit dans ses toilettes, ça n’a aucun intérêt », a argué son avocate.
En défense, Me Olivier d’Antin a dénoncé des arguments « caricaturaux », en rappelant que Mme Borne avait pu d’elle-même évoquer des membres de sa famille dans des interviews.
« Le sujet de l’alimentation est une thématique qui a de l’intérêt », en France, a-t-il également estimé, en faisant référence aux commentaires passés dans le paysage politico-médiatique autour de Jacques Chirac et la tête de veau ou, plus récemment, autour de Fabien Roussel et la viande.
Bérengère Bonte « n’avait pas à rentrer dans le rang en allant sur les terrains souhaités par Mme Borne », a-t-il également déclaré.
Pour l’écriture du livre, l’auteure et la Première ministre se sont vues pour deux entretiens, qui ont duré plus d’1h30 chacun.
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