Journée de la visibilité lesbienne : 10 perles méconnues du cinéma lesbien contemporain

« Kajillionaire », de Miranda July (2020)

Dans cette comédie colorée et jubilatoire signée Miranda July, les hilarantes Gina Rodriguez et Evan Rachel Wood forment un couple atypique d’escrocs en galère face aux parents désabusés de cette dernière, joués par Richard Jenkins et Debra Winger. Ces derniers l’ont toujours élevée comme une voleuse mais Old Dolio se met à rêver de normalité et d’un cadre de vie plus classique. À la rencontre de Mélanie, jeune femme pétillante et sans le sou, son monde va à la fois perdre et prendre tout son sens. Ce quatuor de personnages uniques et originaux offrent une parenthèse surréaliste et aérée dans un cinéma queer qui peut, parfois, paraître un peu trop dramatique. Kajillionaire est une petite pépite indépendante et audacieuse qui réchauffe le cœur, un appel à chérir son extravagance face à l’uniformisation plombante d’un monde qui s’affadit.

« Ghost Song », de Nicolas Peduzzi (2022)

Sélectionné à Cannes 2022, ce documentaire de Nicolas Peduzzi suit trois jeunes de Houston, leurs rêves et leurs désillusions, dont ceux de la rappeuse noire et lesbienne OMD Bloodbath. Avec lyrisme et poésie, le réalisateur capte à merveille les questionnements qui traversent ses personnages à la manière des errances américaines qu’ont pu nous offrir des cinéastes confirmés comme Andrea Arnold, Harmony Korine ou encore Sean Baker. Magnifique façon d’immortaliser les oubliés, ceux touchés par le déclassement et que l’Amérique d’aujourd’hui préfère ignorer.