Pour le Pape François, l'homosexualité n'est pas un crime, « mais un pêché »
Pour sa première déclaration publique depuis la mort de Benoît XVI, le Pape François surprend en se positionnant clairement contre les pays qui criminalisent l'homosexualité.
Dans une interview accordée au média américain Associated Press, le Pape François a surpris tout le monde en critiquant les pays qui criminalise encore aujourd’hui l’homosexualité : « La condamnation de l’homosexualité vient de très loin, et aujourd’hui, par exemple, je pense que les pays qui prévoient des condamnations légales sont plus de cinquante, avec une dizaine prévoyant la peine de mort… Il y a des pays qui ont cette tendance, ou du moins cette culture, et je pense que c’est injuste ».
Selon lui, « être homosexuel n’est pas un crime, mais c’est un péché, or il faut distinguer les deux » : « Le manque de charité, c’est aussi un péché… », explique t-il.
Des propos qui dénotent totalement avec ceux de l’un de ses prédécesseurs, le Pape Benoît XVI, mort en décembre dernier et connu pour son opposition à toute forme de bienveillance quant aux personnes homosexuelles.
Des réactions en chaîne
Ses déclarations n’ont pas manqué de faire réagir les personnalités du monde politique et militant. Jean-Marc Berthon, fraîchement nommé ambassadeur des droits des personnes LGBTQI+, s’est réjouit de ces mots « forts », qu’il décrit comme « un appel à aller vers la dépénalisation universelle ».
À contrario, en réponse à son tweet, Cécile Coudriou, membre d’Amnesty International déplore des « mots forts gâchés par la répétition de l’association au « péché » et à une conduite « intrinsèquement désordonnée » ».
À l’instar de la sénatrice lesbienne Mélanie Vogel, qui a repris la tournure de phrase du Pape pour la détourner : « Et les propos homophobes ne sont pas un péché mais un délit », écrit-elle sur son compte Twitter.
Sarah Kate Ellis, la présidente de l’association américaine de défense des personnes LGBT GLAAD, a elle aussi exprimé son contentement face à ces déclarations, invitant « d’autres voix influentes dans la foi, le gouvernement, les affaires, les sports et le divertissement » à « s’exprimer de la même manière sur les lois obsolètes qui criminalisent la vie et les relations des personnes LGBTQ ».
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