Dix ans du mariage pour tous·tes, chemsex, archives, réfugiés… quelles actions LGBT de la Mairie de Paris en 2023 ?

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L'année 2023 coïncide avec les 10 ans du mariage pour tou·tes… et correspond à la moitié du mandat de la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Son adjoint aux questions LGBTI+, Jean-Luc Romero-Michel compte bien faire feu de tout bois dans les prochains mois.

Le Marais à Paris, en 2018
Le Marais à Paris, en 2018 - Marc Bruxelle / Shutterstock

L’année 2023 côté LGBTI+ va être chargée si l’on en croit Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Maire de Paris en charge de la lutte contre les discriminations et qui s’occupe en particulier de la lutte contre les discriminations. Il avait invité la presse (une dizaine de journalistes étaient présent·es) mercredi 26 janvier au matin, pour présenter les projets en cours et les actions qui seront menées en 2023.

Si les questions étaient nombreuses en ce qui concerne le centre d’archives LGBT, un sujet toujours passionné, l’adjoint a souhaité commencer par ce qui sera un temps fort de l’année, les dix ans de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe.

Le plus de mariages pour tous en France

Avec des chiffres tout d’abord. Paris est la ville où le plus grand nombre de mariages de couples de même sexe a été célébré depuis 2013. Fin 2022, ce sont 2365 mariages qui avaient été enregistrés dans la capitale. L’année dernière, les mariages des couples de même sexe représentaient 7,1 % de tous les mariages. Paris centre, puis les 10e, 11e et 12e sont les arrondissements avec le plus de mariages de couples de même sexe.

Pour célébrer cet anniversaire, la Mairie prévoit plusieurs temps forts le 17 mai, date de la Journée mondiale contre les LGBTphobies mais aussi de la parution du texte du mariage au Journal officiel en 2013. Il est prévu une grande conférence internationale avec des tables rondes et des intervenant·es de plusieurs continents, mais aussi des moments festifs avec un grand bal dans Paris et peut-être une course en talons aiguilles rue de Rivoli !

Le même jour, le neveu du militant et homme politique gay Harvey Milk présidera le Prix LGBT de Paris, qui récompense des associations en France et à l’étranger. Toujours autour du 17 mai, la Maire de Paris devrait inaugurer un centre rue Mahler, dont Komitid vous a déjà parlé. Il est destiné à accueillir des publics précaires, en particulier les réfugié·es LGBTI+ et les personnes trans avec un ensemble d’activités géré par sept associations. Un très beau lieu dont nous aurons l’occasion de parler.

En revanche, Jean-Luc Romero a annoncé que le monument en mémoire aux victimes des LGBTphobies, prévu pour être inauguré cette année, ne devrait pas voir le jour avant 2024. L’association Les Oubliés de la mémoire, qui pilote ce projet, doit relancer un appel à des artistes après le retrait de l’architecte Franck Gehry.

Subvention record pour le Collectif Archives LGBTQI+

Autre dossier, celui des archives LGBT. La Mairie aurait souhaité que les trois associations qui gèrent des archives (ARCL, Académie gay et lesbienne et Collectif Archives LGBTQI+) travaillent ensemble mais ça n’a pas été leur choix. Le projet le plus abouti pour un Centre d’archives est celui du Collectif. Un lieu a été trouvé avec l’appui de l’adjoint David Belliard, un local de près de 700 mètres carrés rue de L’Ourcq (dans le 19e). Le Conseil de Paris a déjà voté une subvention de 300 000 euros pour le Collectif pour permettre une ouverture rapide (l’ensemble des subventions aux associations LGBT a été de 350 000 euros en 20222).
Vue de l'immeuble où devrait ouvrir le centre d'archives LGBT à Paris

Vue de l’immeuble où devrait ouvrir le centre d’archives LGBT à Paris

 

Une conférence des financeurs doit se tenir en mars. Pour l’heure, les pouvoirs publics n’ont pas avancé de chiffres sur leur soutien à ce projet d’archives nationales. « Je veux que ce projet aboutisse, a martelé Jean-Luc Romero Michel. On part de loin par rapport à d’autres villes qui ont un historique beaucoup plus ancien de soutien aux associations LGBT ».
Enfin, dernier dossier que l’adjoint gère avec Anne Souyris, l’adjointe à la Maire en charge de la Santé, celui qui concerne le chemsex. Une première campagne d’information (« Chemsex, où en parler ? ») a été lancée en 2022. La Mairie de Paris rencontre aussi la Préfecture, les pompiers et les agences de santé afin d’avancer sur des solutions. « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités », explique l’adjoint, qui indique que Paris est la seule ville de France qui bouge sur ce sujet.